Jean-Luc Mélenchon, héraut clivant de la gauche anti-Hollande
Souvent décrit comme "sanguin" ou "agressif" mais se voulant désormais "rassurant": les adjectifs pour décrire Jean-Luc Mélenchon, installé à 65...
Par Lucile MALANDAIN
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Souvent décrit comme "sanguin" ou "agressif" mais se voulant désormais "rassurant": les adjectifs pour décrire Jean-Luc Mélenchon, installé à 65 ans dans le carré de tête pour la présidentielle, signalent combien est clivant ce transfuge du PS devenu héraut de la gauche radicale.
"Je m'appelle Jean-Luc Mélenchon. Je suis né le 19 août 1951 à Tanger au Maroc. Je mesure 1,74m. Je pèse 79 kg. Ma taille de chemise est 41-42. Ma taille de pantalon est 42. Je chausse du 42. Tous mes cheveux sont naturels et ils ne sont pas teintés."
Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à la présidentielle, lors d'une meeting de campagne à Lille, le 12 avril 2017
AFP/Archives
C'est ainsi que le cofondateur du Parti de gauche se moquait en 2013 des publications de patrimoine des ministres, avec leur luxe de détails un peu triviaux. Il a depuis fait un régime amaigrissant, vantant dans la presse people les vertus de la réduction des protéines carnées dans l'alimentation.
"Mélenchon, c'est qui m'aime me suive et les autres tant pis!" Combien de fois ses amis ou partenaires politiques ont-ils soupiré devant l'intransigeance de celui qui a rassemblé derrière son nom 11,1% des électeurs en 2012 ?
Des manifestants arborant les visages de Benoît Hamon (g) et Jean-Luc Mélenchon (d), lors d'un rassemblement appelant à une candidature commune des deux hommes à Paris, le 1er avril 2017
AFP/Archives
"Si vous résolvez l'équation de la pensée de Mélenchon, vous êtes plus fort que moi", soupirait récemment un proche de Benoît Hamon, alors que les deux hommes n'ont pas réussi à s'entendre avant le premier tour malgré des programmes proches.
Pourfendeur de Marine Le Pen, qu'il s'était fait une mission personnelle de combattre aux législatives de 2012, il est aussi devenu le meilleur opposant à gauche de François Hollande, qu'il a qualifié de "capitaine de pédalo" puis de "pire que Sarkozy". Le "parler dru et cru" qu'affectionne M. Mélenchon.
Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à la présidentielle, lors d'une meeting de campagne à Deols, dans le centre de la France, le 2 avril 2017
AFP/Archives
Il faut dire que pour cet écologiste désormais convaincu, "dans les milieux populaires, tenir tête est une vertu". Ses colères célèbres ne sont pas une "insurrection feinte" mais une manière de mener son "combat de conviction".
- Du PS aux 'Solfériniens' -
Il est aussi un contempteur sans relâche de l'Europe telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, conduite par ceux qu'il se plaît à nommer "les inutiles crânes d’œuf" ou "les importants".
Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à la présidentielle, lors d'une meeting de campagne à Deols, dans le centre de la France, le 2 avril 2017
AFP
Celui qui a voté +non+ au référendum de 2005 et prône la renégociation des traités européens n'a pas de mots assez durs pour l'Allemagne conservatrice d'Angela Merkel.
Le socialiste Jérôme Guedj, qui a longtemps été un compagnon de route, explique qu'il "a les défauts de ses qualités: C'est quelqu'un d'entier, authentique, exigeant, intransigeant. Poussé à l'extrême, ça donne un homme sectaire, dur, colérique et parfois grossier". "C'est quelqu'un de fin, de subtil, un intellectuel lettré", complète-t-il.
Le président François Hollande, alors Premier secrétaire du PS (d) et le candidat de La France insoumise à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, alors ministre de l'Enseignement professionnel sortant, à l'Assemblée le 7 mai 2002
AFP/Archives
"Du tranchant à l'agressivité, il n'y a qu'un pas qu'il faut éviter de franchir", critique Clémentine Autain, qui le soutient à la présidentielle mais regrette qu'il n'ait pas travaillé davantage au rassemblement de la gauche en amont.
Militant étudiant dans les années 70 à Besançon, philosophe de formation et admirateur de Robespierre, il adhère au Parti socialiste en 1977. Il est élu conseiller municipal de Massy (Essonne), conseiller général puis sénateur de l'Essonne. Il est député européen depuis 2009.
Jean-Luc Mélenchon prononce un discours devant des sympathisants venus participer dans un gymnase de l'Ile-Saint-Denis au meeting fondateur du "Parti de gauche", le 29 novembre 2008
AFP/Archives
Entre 2000 et 2002, il est ministre délégué à l'Enseignement professionnel dans le gouvernement Jospin. A couteaux tirés avec le PS, il claque la porte en 2008 pour créer le Parti de gauche. De ce moment, il ne parle plus des socialistes mais des "Solfériniens".
L'admirateur d'Hugo Chavez se rapproche du parti communiste, qui en fait le candidat du Front de gauche en 2012. Mais en 2017, adieu écharpe et drapeaux rouges, poing levé, il privilégie les vestes noires de travail, le drapeau tricolore et révoque l'Internationale à la fin de ses meetings.
Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à la présidentielle, lors d'une meeting de campagne à Lille, le 12 avril 2017
AFP/Archives
Encourageant ses troupes à crier "Résistance!", plutôt que son nom, il se plaît à répéter qu'il n'est lui-même "pas un Mélenchoniste". Même si c'est bien autour de sa personnalité que sa campagne s'est construite à travers le mouvement La France insoumise. Après plus d'un an de campagne, ses proches souffrent encore d'un grand déficit de notoriété.
"Avec Mélenchon, quand on n'est pas complètement d'accord avec lui, on sort du premier cercle", dit un de ses soutiens.
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Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.