Jean-Marie Le Pen, exclu du FN en août 2015 mais rétabli comme président d'honneur du parti par une décision de justice à l'automne, compte se rendre au premier bureau politique du parti depuis de nombreux mois, le 20 juin, a-t-il indiqué mercredi à l'AFP.
Souhaitez-vous assister à cette réunion ? "Bonne question ! Normalement, oui. J'ai été rétabli dans mes droits, par la justice, mais j'attends pour l'instant une convocation officielle que je n'ai pas encore reçue", a affirmé M. Le Pen, cofondateur du Front national en 1972, confirmant un article du Parisien.
Que se passerait-il si l'accès au siège du FN à Nanterre vous était interdit ? "Ca serait un acte politique d'une grande importance. Ca voudrait dire que l'on ne tient pas compte des décisions de justice et que l'on maintient une ligne qui a pourtant fait la preuve aux élections de sa nuisance", a-t-il répondu.
Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre a validé le 17 novembre l'exclusion de M. Le Pen du FN en tant que membre, mais les juges l'ont réintégré en qualité de président d'honneur.
"En conséquence", il devrait "être convoqué en qualité de membre de droit de toutes les instances" statutaires du parti dirigé par sa fille Marine Le Pen, et pourrait y "participer", "sous astreinte de 2.000 euros par infraction constatée".
Le FN a fait appel de cette décision. Dans l'attente de l'arrêt, il n'a officiellement plus organisé aucune réunion statutaire depuis mi-novembre pour éviter que Jean-Marie Le Pen tente d'y participer.
La décision, créant une situation "aberrante", selon Marine Le Pen, est applicable même en cas d'appel, avaient précisé les juges.
"Je laisse à notre présidente le soin de prendre des bonnes décisions", a simplement répondu sur ce sujet Jean-Lin Lacapelle, secrétaire national FN à l'implantation et aux fédérations, mercredi à L'Opinion.
Candidat aux législatives dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône, M. Lacapelle est arrivé troisième au premier tour, deux points derrière le deuxième candidat, alors qu'un candidat soutenu par J-M Le Pen a obtenu 4,75% des voix.
"On peut payer 2.000 euros" d'astreinte et refuser l'accès à Jean-Marie Le Pen à ce BP, "c'est encore dans nos moyens", a souri récemment un dirigeant quant à l'éventualité d'une venue de J-M Le Pen.
Par ailleurs, les quelque 150 candidats présentés pour les législatives sous son label Comités Jeanne avec le Parti de la France de Carl Lang et Civitas d'Alain Escada n'obtiendront pas de financement public, a déclaré M. Escada à l'AFP mercredi.
"Aux derniers relevés qui m'ont été communiqués, il y a 41 circonscriptions qui ont dépassé le 1%", a déploré M. Escada, alors qu'il en faut 50 au-delà de 1% pour pouvoir bénéficier de la première tranche de financement public.
"Nous avons perdu beaucoup de voix à cause de l'abstention. Avec 14 ou 15 candidats par circonscriptions, il y avait peu de chances de résister au rouleau compresseur des grands partis. Je savais ça depuis longtemps", a relativisé l'eurodéputé.