Jean-Marie Le Pen jugé en appel pour des propos sur les Roms

Jean-Marie Le Pen jugé en appel pour des propos sur les Roms

La cour d'appel d'Aix-en Provence s'est penchée lundi sur des propos de Jean-Marie Le Pen, qui avait qualifié en 2013 la présence...
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La cour d'appel d'Aix-en Provence s'est penchée lundi sur des propos de Jean-Marie Le Pen, qui avait qualifié en 2013 la présence de Roms d'"urticante" et d'"odorante", une déclaration qui lui avait valu une condamnation à 5.000 euros d'amende en première instance.

Le président d'honneur du FN, à l'encontre duquel l'avocat général a requis la confirmation de la peine de première instance, sera fixé sur son sort le 27 février.

Il comparaissait pour provocation à la haine et à la discrimination pour des propos tenus à Nice en 2013 lors d'une conférence de presse. "Vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de Roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons odorante. Ceci n'est que le petit morceau de l'iceberg", avait notamment déclaré Jean-Marie Le Pen, qui venait soutenir une candidate.

"Ce sont des termes que je maintiens parce que je les ai pensés", explique à la barre Jean-Marie Le Pen, qui se déplace avec difficulté, à l'aide d'une canne, et qui a été autorisé par le président à rester assis durant l'audience. "Leur présence est urticante pour la population, oui, les gens se plaignent", déclare-t-il. "Odorante, il suffit d'avoir visité un camp de Roms pour s'en rendre compte, olfactivement parlant", poursuit-il, assurant être "payé pour dire ce que pensent les électeurs".

"Est-ce qu'il était nécessaire d'utiliser ces termes ?", l'interrompt le président. "Je suis un homme libre, je ne suis pas tenu par la ligne jaune du prêt-à-penser" répond M. Le Pen. "La haine est un sentiment qui m'est parfaitement étranger", assure-t-il par ailleurs, disant avoir "de la compassion" pour les Roms, "mais en avoir plus pour les Niçois".

"Je ne sais pas si la haine est un sentiment présent chez M. Le Pen. Ce n'est pas ce qu'on lui reproche, ce qu'on lui reproche, ce sont des propos qui sont de nature à jeter l'opprobre sur cette communauté", lui répond l'avocat général.

Pour Me Patricia Suid, qui représente SOS Racisme, les termes utilisées évoquent "des bêtes indésirables" qui rendent les Roms comparables "à des punaises". "Les punaises, soit on les écrase, soit on les extermine", poursuit-t-elle, demandant 15.000 euros d'amende et la publication dans plusieurs journaux de la décision.

L'avocat de M. Le Pen, Me Frédéric Joachim, soulève plusieurs arguments de procédure. Sur le fond, il reprend les propos de M. Le Pen : "oui cette présence est choquante, oui malheureusement elle est odorante et c'est triste", plaide-t-il en évoquant des Roms "qui croupissent dans leurs excréments". "Il y a des vérités qu'on n'a pas le droit de dire" déplore-t-il, estimant que son client est "harcelé par toutes les associations comme des chiens à la curée".

Le tribunal correctionnel de Nice avait condamné en avril 2016 M. Le Pen à 5.000 euros d'amende et à verser 1.000 euros à chacune des parties civiles représentées par les associations SOS Racisme, Ligue des droits de l'homme et Prales (pour la défense des droits des Roms). Seules SOS Racisme et Prales sont parties civiles en appel.

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