Jean-Pierre Chevènement dénonce « l’attitude trop intrusive » des parents à l’égard de l’école
L'ancien ministre de l'Éducation nationale (1984-1986), Jean-Pierre Chevènement, était l'invité d'Audition publique ce 2 novembre. Il s'est notamment exprimé sur la matinée d'hommage à Samuel Paty dans les collèges et lycées.

Jean-Pierre Chevènement dénonce « l’attitude trop intrusive » des parents à l’égard de l’école

L'ancien ministre de l'Éducation nationale (1984-1986), Jean-Pierre Chevènement, était l'invité d'Audition publique ce 2 novembre. Il s'est notamment exprimé sur la matinée d'hommage à Samuel Paty dans les collèges et lycées.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Quelques heures après l’hommage dans les collèges et lycées de France au professeur Samuel Paty, Jean-Pierre Chevènement a estimé que l’absence d’incidents dans les établissements traduisait une « certaine unanimité nationale dans la réprobation de cet assassinat affreux ». Invité de l’émission Audition publique, sur Public Sénat, LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro Live, l’ancien ministre de l’Éducation nationale (1984-1986), puis de l’Intérieur (1997-2000), voit dans cet enseignant décapité dans l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine un symbole. « Il est mort pour la liberté d’expression, pour expliquer ce qu’était la liberté d’expression et je crois que tous les enfants de France qui ont respecté la minute de silence ont compris que c’était un enseignant martyr de l’école publique, martyr d’une certaine cause, qui est celle de la liberté de l’esprit, de la laïcité », a expliqué Jean-Pierre Chevènement.

Les jours qui ont suivi son cours, où des caricatures de Mahomet avaient été présentées, avaient notamment été marqués par l’opposition de quelques parents d’élèves. Après l’attentat, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand avait appelé les parents d’élèves à « rester hors de l'école et foutre la paix aux profs ». Jean-Pierre Chevènement a estimé qu’il avait « raison sur le fond ». « Je pense que les parents ont adopté depuis une cinquantaine d’années une attitude trop intrusive à l’égard de l’école. Il faut quand même savoir que les maîtres sont responsables de la pédagogie et que les parents n’ont pas à s’en mêler. » Selon le président de la fondation ResPublica, les valeurs de transmission doivent être « mieux comprises » dans la société.

« Je suis partisan de revenir à des formations plus proches du terrain »

L’ancien candidat à la présidentielle de 2002 a également souhaité que la formation des enseignants soit revue, avec une dimension plus pratique, et moins académique. « Je suis partisan de revenir à des formations [des enseignants] plus proches de la classe, du terrain », dans un cadre départemental, a-t-il expliqué. « Ils sont loin de la classe, et ils ont besoin d’être plus proches des élèves ». Pour Jean-Pierre Chevènement, il est par ailleurs « très difficile » d’enseigner les religions dans un cadre scolaire. « La croyance n’est pas quelque chose qui se transmet comme des connaissances », a-t-il expliqué.

Approuvant la loi du 15 mars 2004, interdisant le port de signes religieux dans une enceinte scolaire, l’ancien ministre ne s’est pas déclaré favorable à son élargissement au cadre universitaire, s’agissant de l’interdiction du port du voile par exemple. « Je suis partisan de ne pas troubler le jeu davantage. Les étudiantes sont majeures, à elles de voir. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Mirecourt: French president Emmanuel Macron
6min

Politique

Macron veut interdire les portables au lycée : mesure qui « va dans le bon sens » ou « peine perdue » ?

Le chef de l’Etat a annoncé que les téléphones portables allaient « sans doute » être interdits dès la rentrée prochaine dans les lycées. C’est « faisable », soutient le sénateur Renaissance Martin Lévrier. « Il est incorrigible. C’est une annonce par jour pour exister », raille le sénateur LR Max Brisson, opposé à l’interdiction au lycée. « Une annonce un peu surréaliste » qui élude les vrais problèmes, dénonce la sénatrice PS Colombe Brossel.

Le

France Marseille vs Newcastle: Pre-Match Security Highlights
3min

Politique

« Violences policières » : la gauche du Sénat demande une commission d’enquête sur de « potentiels dysfonctionnements » au sein de l’IGPN et l’IGGN

Suite aux récentes révélations mettant en cause les forces de l’ordre dans des affaires de violences au sein des personnes dépositaires de l’autorité publique, la gauche du Sénat demande à la commission des lois de se doter des prérogatives d’une commission d’enquête visant à examiner les conditions dans lesquelles l’IGPN et l’IGGN exercent leurs prérogatives.

Le

Paris : Debate session on the draft budget law for 2026
4min

Politique

Budget de la Sécu : la règle de l’entonnoir peut-elle faciliter un compromis ?

Mercredi, députés et sénateurs ne sont pas parvenus à trouver une un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi de la Sécurité sociale. Le texte repart donc pour une nouvelle lecture en séance publique à partir de mardi, à l’Assemblée nationale. Les députés vont plancher sur le texte sorti du Sénat et conformément à la règle dite de l’entonnoir, leur droit d’amendement est limité. Ce qui va accélérer les débats mais sera-t-il suffisant pour arriver à un compromis ? Explications.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
4min

Politique

Décentralisation : un rapport du Sénat remis au Premier ministre

Afin d’accompagner Sébastien Lecornu vers son engagement d’un grand acte de décentralisation, Gérard Larcher avait fait parvenir le 31 octobre la contribution du Sénat. Le document que Public Sénat a pu consulter appelle à consacrer un principe de différentiation et d’autonomie fiscale des collectivités.

Le