Jeux Olympiques 2024 : députés et sénateurs s’accordent en commission mixte paritaire
Ce mardi, députés et sénateurs ont trouvé un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi relatif aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Un texte qui prévoit l’expérimentation de la vidéosurveillance automatisée par intelligence artificielle, les tests génétiques pour les contrôles antidopage ou encore contre les militants écologistes qui interrompent les évènements sportifs.

Jeux Olympiques 2024 : députés et sénateurs s’accordent en commission mixte paritaire

Ce mardi, députés et sénateurs ont trouvé un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi relatif aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Un texte qui prévoit l’expérimentation de la vidéosurveillance automatisée par intelligence artificielle, les tests génétiques pour les contrôles antidopage ou encore contre les militants écologistes qui interrompent les évènements sportifs.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

« Le gros sujet, c’était l’article 7, la vidéoprotection intelligente. Nous sommes parvenus à un accord avec les députés ». Comme l’indique la rapporteure du texte au Sénat, Agnès Canayer (app LR) la vidéosurveillance « augmentée » par l’intelligence artificielle était le point le plus sensible du projet de loi relatif aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. En commission mixte paritaire qui s’est révélée conclusive mardi après-midi, les apports du Sénat ont été conservés.

Pour assurer la sécurité des JO, le gouvernement va se doter d’un nouvel outil, la vidéoprotection avec algorithmes, qui analysent en temps réel les images pour détecter certains événements prédéterminés considérés comme « anormaux », comme les attroupements suspects, un colis abandonné, ou une personne qui court dans le sens inverse du déplacement de la foule. L’objectif est aussi de lutter contre le risque d’attentat terroriste. En cas de situation potentiellement suspecte, les forces de l’ordre sont alertées, avant de prendre une éventuelle décision.

Le recours à la reconnaissance faciale a été écarté par le gouvernement. Le système repérera des « situations » et pas les individus en tant que tels, avait assuré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, devant le Sénat. Mais ce dispositif ne prendra pas fin à l’issue des Jeux. L’expérimentation était initialement prévue jusqu’au 31 décembre 2024. Trop court, pour La majorité sénatoriale LR/Union centriste qui l’avait rallongée au 25 juin 2025, soit bien après la fin des JO, pour les « manifestations sportives, récréatives ou culturelles ». Un « prétexte », pour avancer vers une « société de surveillance », avait dénoncé, en séance, le sénateur EELV Thomas Dossus.

Vidéoprotection par algorithmes : expérimentation prolongée au 31 mars 2025

En commission mixte paritaire, députés et sénateurs sont tombés d’accord sur la date du 31 mars 2025 pour la fin de l’expérimentation. « Sur la base d’un rapport d’expérimentation, le Parlement aura 3 mois pour décider de pérenniser ce dispositif », précise Agnès Canayer.

Certaines garanties ajoutées par le Sénat ont été conservées, tel que le renforcement du contrôle de la Cnil dans la phase d’apprentissage par l’intelligence artificielle ou l’obligation d’une déclaration d’intérêt pour les entreprises qui géreront les algorithmes et la conservation des données.

Un compromis a été trouvé sur la durée de conservation des données. « Les députés voulaient 15 mois pour les images captées par caméras, nous voulions 1 mois. On est arrivé à 12 mois car les algorithmes ont besoin de données d’entraînement pour être efficaces. Un an, ça permettra de couvrir la coupe du monde de rugby et les Jeux Olympiques », explique la sénatrice.

Un autre acquis de la Haute assemblée, conservé en commission, reprend l’une des recommandations du rapport sénatorial suite aux événements de Stade de France. Il concerne l’obligation pour tous les spectateurs d’être dotés d’un titre d’accès pour assister à une manifestation sportive. Pour les événements les plus importants, le billet devra être nominatif, dématérialisé et infalsifiable.

Sanction renforcée en cas d’intrusion dans les enceintes sportives

Sur le volet pénal, un amendement du sénateur centriste Claude Kern avait agité les débats. Il portait de 1.500 à 3750 euros l’amende, la sanction pour les personnes qui rentrent sur le terrain pour exprimer une opinion politique, comme les militants écologistes. En commission mixte paritaire, les élus sont revenus à la version initiale du gouvernement et adoptée par les députés. Les primo-délinquants isolés sont passibles d’une amende de 1 500 euros. Les personnes agissant en récidive ou en réunion sont susceptibles d’être punies de 7 500 euros d’amende. Le texte prévoit également de rendre obligatoire les interdictions de stade pour certains délits les plus graves. Elles étaient jusqu’ici facultatives.

Tests génétiques pour les contrôles antidopages

Les sénateurs avaient intégré de manière pérenne, dans le Code du sport, les mesures permettant de réaliser des tests génétiques dans la lutte antidopage. Il s’agit de comparaison d’empreintes génétiques ou d’examen de caractéristiques génétiques. Cet ajout a été conservé en commission mixte paritaire. « Au départ, le gouvernement voulait limiter l’autorisation des tests génétiques au JO. Mais comme nous devons nous mettre en conformité avec le code antidopage mondial, la logique était de l’inscrire dans le Code du sport », souligne Agnès Canayer.

La lecture du texte élaboré en commission mixte paritaire aura lieu en séance publique au Sénat le 12 avril.

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Jeux Olympiques 2024 : députés et sénateurs s’accordent en commission mixte paritaire
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Jeux Olympiques 2024 : députés et sénateurs s’accordent en commission mixte paritaire
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le