Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a réitéré jeudi qu'il serait "intraitable" sur le sort des jihadistes français retenus dans des camps kurdes en Syrie, que la France refuse de rapatrier, malgré des plaintes de familles le visant.
"Il faut revenir aux réalités sur ce sujet. Il y a eu des combattants et combattantes français qui sont allés combattre la France en ralliant Daech en Syrie. Il faut qu'ils soient jugés sur les lieux où ils ont commis leurs crimes", a-t-il martelé sur la chaîne CNEWS.
"Je dis combattants et combattantes (y compris les épouses de jihadistes, ndlr), qui sont les ennemis de la France parce qu'ils ont attaqué la France, ils ont tué des Français en France à partir de leurs bases", a-t-il ajouté.
Une dizaine de familles de femmes et d'enfants de jihadistes français ont porté plainte contre le ministre des Affaires étrangères pour "omission de porter secours".
Ils lui reprochent de refuser, de manière "pesée, volontaire et intentionnelle", de rapatrier ces femmes et enfants alors qu'ils sont "en situation de péril".
Jean-Yves Le Drian a rappelé que 17 orphelins ou mineurs isolés avaient été rapatriés ces derniers mois. Mais ces rapatriements ne peuvent concerner les parents, a-t-il martelé.
"On peut en rapatrier d'autres, des orphelins, des mineurs isolés, les plus démunis, les plus en difficulté mais sur le fond, je suis intraitable sur un point : les combattants et combattantes doivent être jugés (..) là où ils ont commis leurs crimes", a-t-il dit.
"C'est très difficile (de rapatrier les enfants, ndlr), je le dis d'ailleurs aux avocats, il faut à chaque fois négocier. Quand on ramené les 17 personnes, nous avons emmené quelques collaborateurs sur place, ils ont eu du mal, ils ont risqué même leur vie pour rapatrier ces enfants-là", a-t-il par ailleurs noté sans plus de précisions.
Les plaintes ont été déposées en juillet et septembre en France auprès de la Cour de justice de la République (CJR) - seule instance habilitée à juger des actes commis par des membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.
"Je verrai si la Cour de justice de la République me saisit", a déclaré Jean-Yves Le Drian.