Après Paris 2024, ce sont les Alpes françaises qui accueilleront les Jeux Olympiques d’hiver en 2030 plaçant le pays « dans une situation inédite ». « Depuis 1924, il ne nous est jamais arrivé d’organiser deux olympiades avec un intervalle aussi bref », a rappelé en préambule d’une table ronde consacrée au JO, organisée par la commission de la culture et du sport du Sénat, Pierre-Antoine Molina, délégué interministériel aux jeux Olympiques et Paralympiques (Dijop).
Les JO 2030 auront pour particularité de ne pas avoir de « ville hôte » mais « pour la première fois le contrat hôte du CIO est signé avec deux régions, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur », a-t-il rappelé.
« L’expérience de Paris 2024 »
Avec un délai aussi rapproché, plusieurs défis attendent donc les organisateurs. Le premier est budgétaire. Le budget de l’évènement est évalué à 2 milliards dont 360 millions à la charge de l’Etat. Le dernier budget 2025 a donc créé un programme spécifique pour porter les crédits des prochains JO comme ce fut le cas pour ceux de 2024. De même, un projet de loi spécifique, présenté en Conseil des ministres demain, comportera des mesures dérogatoires au droit commun dans le domaine de l’urbanisme ou des marchés publics, pour l’organisation, sans oublier des dispositions pour assurer la sécurité de l’évènement.
« Ces dispositions, vous les connaissez puisqu’elles ont été en grande partie déjà adoptées pour Paris 2024 », a souligné Pierre-Antoine Molina. « Contrairement à nos prédécesseurs, nous allons pouvoir organiser une olympiade en nous appuyant sur l’expérience de celle de Paris 2024 », s’est-il réjoui.
L’ombre de la réussite des JO de Paris 2024 va donc guider la préparation de ceux de 2030 même si chaque évènement est « unique », comme l’a rappelé Edgar Grospiron, le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). « Les Jeux s’inscrivent toujours dans une époque et un territoire, c’est ce qui fait leur spécificité », a insisté l’ancien champion olympique de ski de bosses aux JO d’Albertville.
« Il y a un travail à faire sur l’ambition de nos athlètes »
Difficile donc de reproduire la recette du succès formulée par Edgar Grospiron de la façon suivante : « Des sites iconiques », « une ambiance de dingue » et la « performance de nos athlètes français ». C’est sur ce dernier point que le président du Cojop est le moins optimiste. « Il y a de fantastiques performances lorsqu’on regarde le biathlon. On reste un peu sur notre faim lorsqu’on regarde le ski alpin. Et puis, on a besoin de faire un gros travail sur le sport de glace pour être présent » […] « 5 ans ce n’est pas trop pour se projeter sur une médaille » […] « Il y a un travail à faire sur l’ambition de nos athlètes », a-t-il concédé.
« On va essayer de minimiser l’empreinte et de maximiser l’héritage »
Alors que les Alpes sont en première ligne face au réchauffement climatique, le dernier challenge à relever sera celui de la sobriété. « On va essayer de minimiser l’empreinte et de maximiser l’héritage », a indiqué Damien Robert, directeur général exécutif de l’établissement public Société de livraison des ouvrages olympiques Alpes 2030. Pour cela, l’établissement « va privilégier la rénovation et notamment de la rénovation énergétique […] On va concentrer les aménagements sur les sites […] pour minimiser les déplacements », a-t-il complété promettant d’associer « les industries locales ».
Edgar Grospiron confirme cette ambition. « Nous devons trouver des solutions pour livrer des Jeux impeccables. Impeccables, ça veut dire vertueux, festifs et utiles ».
Le projet de loi sera examiné en premier lieu au Sénat à la fin du mois de juin.