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JO Paris 2024 : les recommandations du Sénat vont éviter le crash de la lutte antidrone

Depuis un an et demi, le sénateur LR Cédric Perrin s’inquiète des failles du système de lutte antidrone qui sera déployé lors des Jeux Olympiques. Elu à la tête de la commission de Affaires étrangères et de la Défense du Sénat en octobre dernier, il avait diligenté une mission d’information confidentielle sur le sujet. Ce jeudi, il indique que la Direction générale de l’armement a suivi ses recommandations.
Simon Barbarit

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Le 5 mars dernier, Gérald Darmanin était auditionné par la mission d’information du Sénat sur le suivi de la sécurisation des JO pour présenter un dispositif de sécurité hors normes. La corapporteure de la mission, Marie-Pierre de la Gontrie (PS), avait alors alerté le ministre de l’Intérieur sur plusieurs « articles de presse » faisant l’écho de « difficultés liées aux moyens de lutte antidrone ».  « ll n’y a pas de problème particulier. Les forces se sont entraînées durant la coupe de monde de football au Qatar, où nous avons exporté notre expertise, et le dispositif est efficace, en particulier grâce au soutien du ministère des armées », avait assuré Gérald Darmanin sans s’étendre plus en amont sur le sujet. En effet, la lutte antidrone n’est pas de la compétence du ministère de l’Intérieur, mais de l’état-major de l’armée de l’air.

« Depuis octobre 2022, j’alerte l’exécutif sur ce programme qui n’est pas opérant et qui a pris beaucoup de retard »

Et depuis quelques mois, le Canard enchaîné et des médias spécialisés relatent les difficultés du système Parade (Programme de protection déployable modulaire Anti-Drones) développé par Thales et CS Group qui ont remporté l’appel d’offres de 350 millions d’euros lancé par la Direction générale de l’armement (DGA) en 2021. Constitué d’un radar, d’un goniomètre, d’une caméra et d’un dispositif de brouillage, le système Parade a pour objectif d’identifier un drone dans l’espace aérien, de le classifier, et le cas échéant de le mettre hors d’état de nuire. La difficulté lors d’un évènement comme les Jeux Olympiques consiste à détecter les drones le plus en amont possible afin que l’appareil ne tombe ou n’explose près d’une foule, s’il s’agit d’un drone kamikaze.

Au Sénat, Cédric Perrin, sénateur LR, spécialiste des questions d’armement suit le sujet depuis un bon moment. « Depuis octobre 2022, j’alerte l’exécutif sur ce programme qui n’est pas opérant et qui a pris beaucoup de retard. Je l’ai d’abord fait discrètement avant de donner une longue interview dans Marianne en octobre dernier. A cette époque, j’ai été élu président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères et des forces armées du Sénat ce qui m’a donné la possibilité de lancer une mission d’information sur le sujet », explique-t-il à publicsenat.fr.

« Un système conçu pour fonctionner sur un espace dégagé et non dans un environnement urbain »

C’est le rapport confidentiel de cette mission d’information dont le journal le Parisien s’est fait l’écho, ce jeudi. « La mission d’information s’est mise en place à la fin de l’année dernière et nous avons remis fin mars notre rapport au président de la République, au Premier ministre et au ministre des armées. Etant donné la sensibilité du sujet, nous avions presque les prérogatives d’une commission d’enquête. A la lecture de l’article du Parisien, il est rassurant de voir que son auteur n’a pas eu accès à notre rapport », note le sénateur centriste, Loïc Hervé, co-rapporteur de la mission avec Rachid Temal (PS) et Philippe Paul (LR).

L’article fait notamment état d’un système dont « les appareils de détection afficheraient une sensibilité trop élevée » et qui confondrait « les ailettes de climatiseurs avec des hélices de drones ». « Ça, ce n’est pas vraiment un scoop. A l’origine Parade est un programme d’armement qui a été conçu pour fonctionner sur un espace dégagé et non dans un environnement urbain », commente Philippe Paul.

« On nous a montré un joli film publicitaire, mais le système n’était pas en capacité de faire l’exercice »

« Des tests, loin d’être satisfaisants, ont été effectués au dernier Salon du Bourget et à la Coupe du monde de Rugby. Le 14 mars, il y a eu l’exercice de la dernière chance dit « Coubertin LAD 2 » à la base aérienne de Villacoublay. On nous a montré un joli film publicitaire, mais le système n’était pas en capacité de faire l’exercice », explique Cédric Perrin.

Le sénateur du Territoire de Belfort rejette, toutefois toute forme « de pessimisme. « On a bien fait d’investiguer sur ce sujet. La DGA a suivi nos recommandations et a fait le choix d’avoir recours à du matériel de substitution. Aujourd’hui, j’ai la conviction que ces moyens externes seront en capacité d’assurer la protection de l’événement. On a fait notre job de contrôle de l’action du gouvernement. On va continuer de garder un œil sur le dispositif. C’est le rôle du Parlement car nous ne sommes pas là pour enfiler des perles ».

Parmi les systèmes de substitution, la solution de lutte antidrone « Bassalt », fournie par la société Hologarde, filiale d’Aéroport de Paris (ADP) a déjà prouvé son efficacité. L’armée de l’air devrait également avoir recours à un deuxième système britannique.

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