Johanna Rolland : Anne Hidalgo défend une « écologie plus populaire » que Yannick Jadot
Invitée de la matinale de Public Sénat, Johanna Rolland est revenue sur la politique énergétique française, et notamment sur le rapport RTE, sorti hier. La directrice de campagne d’Anne Hidalgo a développé la ligne de sa candidate, opposée à celle d’Emmanuel Macron sur la part du nucléaire dans le mix énergétique et qui veut incarner une écologie plus « populaire » que les écologistes.

Johanna Rolland : Anne Hidalgo défend une « écologie plus populaire » que Yannick Jadot

Invitée de la matinale de Public Sénat, Johanna Rolland est revenue sur la politique énergétique française, et notamment sur le rapport RTE, sorti hier. La directrice de campagne d’Anne Hidalgo a développé la ligne de sa candidate, opposée à celle d’Emmanuel Macron sur la part du nucléaire dans le mix énergétique et qui veut incarner une écologie plus « populaire » que les écologistes.
Louis Mollier-Sabet

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Le rapport de RTE publié hier fait déjà grand bruit dans le monde politique. Chacun trouve son bonheur dans les six scénarios proposés par la filiale d’EDF. Certains y voient la confirmation que la décarbonation de l’économie française ne peut se passer d’un investissement dans le parc nucléaire français, tandis que d’autres retiennent une baisse tendancielle du coût des énergies renouvelables, qui rendrait possible un mix énergétique reposant majoritairement sur les renouvelables. En l’occurrence, Johanna Rolland, directrice de campagne d’Anne Hidalgo, est de la deuxième école : « Ce rapport dit bien que c’est une question de choix politiques, puisqu’il propose 6 scénarios. On doit être clair sur la trajectoire : je ne dis pas qu’on est capable de faire du 100 % renouvelable tout de suite, mais la priorité doit leur être donnée. La part du nucléaire doit s’adapter au renouvelable et pas l’inverse. C’est le choix politique que porte Anne Hidalgo. »

« Une ambition trop faible sur les énergies renouvelables »

La maire de Nantes fustige ainsi les choix stratégiques récents d’Emmanuel Macron en matière de mix énergétique, notamment dans le plan France 2030 et le plan de relance : « Je constate une ambition trop faible sur les énergies renouvelables dans le plan France 2030. Ce qu’il y a dans le plan de relance est tout aussi faible. À Nantes, on a multiplié par 5 la production du photovoltaïque en 10 ans, c’est une question de volonté et d’ambition, si on ne fixe pas de cap, on est spectateur du réchauffement climatique. »

Johanna Rolland déplore aussi la méthode du chef de l’Etat sur la question : « Dans un pays où 70 % de l’investissement public passe par les territoires, leur absence totale dans ces plans d’investissement est révélatrice d’un fonctionnement ultra-centralisé et jacobin. L’annonce de nouveaux EPR, cela ne se fait pas d’un coup de chapeau ou d’un regard sur une carte, il y a un Parlement et des élus locaux dans ce pays. Ce sujet doit être débattu, c’est un sujet majeur pour l’autonomie du pays. »

« Les écologistes ne sont pas nos adversaires »

Avec les écologistes, la maire de Nantes se montre moins dure. « Les écologistes ne sont pas nos adversaires » affirme-t-elle. Mais Yannick Jadot reste le concurrent d’Anne Hidalgo, sur une ligne politique et une sociologie électorale assez proche. La directrice de campagne de la maire de Paris entend donc bien affirmer les différences entre sa candidate et celui des écologistes : « Anne Hidalgo porte une écologie plus populaire, l’écologie et social sont les deux facettes d’une même bataille. On peut augmenter le bio dans les cantines et laisser les tarifs augmenter ou prendre soin qu’on reste à un euro pour les plus modestes comme on le fait à Nantes. C’est ça qui permet d’embarquer les classes moyennes et populaires. »

Pourtant, il ne faut pas insulter l’avenir, avec l’union en ligne de mire. « Il faut toujours dialoguer et je sens bien quel est le désarroi du peuple de gauche face à cette situation » insiste Johanna Rolland. Mais la maire de Nantes ne veut pas non plus s’enfermer dans ces considérations partisanes et préfère laisser le temps à la campagne de se décanter : « Des échanges doivent continuer, mais pas en vase clos. Quand on se parle entre nous, les Français ont l’impression qu’on ne leur parle pas à eux, alors que c’est la priorité pour aller chercher ceux qui ne croient plus. Ne faisons pas comme si on oubliait l’abstention des municipales et des régionales. »

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