Si Johanna Rolland veut rester combative et profiter des 6 semaines de campagne qu’il reste pour « faire du terrain » et continuer à essayer de convaincre les abstentionnistes, la directrice de campagne d’Anne Hidalgo reste lucide : « La gauche a laissé le début de campagne être monopolisé par la droite et l’extrême droite et la gauche n’a pas été très audible en ce début de campagne. » Une façon aussi pour la maire de Nantes d’élargir la focale à d’autres candidats, et de dédouaner en quelque sorte Anne Hidalgo de certains maux actuels de la gauche : « Plus globalement, la gauche et le PS sont en fin de cycle, […] on va vers un autre cycle historique. Je ne peux pas croire que seulement 2 % des gens dans le pays sont d’accord avec nos propositions. Encore faut-il qu’elles passent le mur du son. »
« L’inquiétude sur l’Ukraine ne chasse pas l’inquiétude sur le pouvoir d’achat »
Si la situation en Ukraine chamboule la campagne, « l’inquiétude sur l’Ukraine ne chasse pas l’inquiétude sur le pouvoir d’achat », d’après Johanna Rolland, qui veut croire à la pertinence des propositions de sa candidate, même dans un contexte international aussi tendu. Si la directrice de campagne d’Anne Hidalgo en appelle à « l’unité nationale » derrière la politique menée par Emmanuel Macron dans le dossier ukrainien, la crise ukrainienne garde une pertinence dans la politique intérieure, notamment en ce qui concerne… Jean-Luc Mélenchon : « Jean-Luc Mélenchon s’est fourvoyé hier, fourvoyé aujourd’hui. Regardez ses propos sur l’Allemagne. Il est discrédité dans cette campagne. »
Ainsi, quand Ségolène Royal voit dans le candidat de LFI, le candidat de gauche le plus « solide » et l’incarnation du « vote utile », la maire PS de Nantes trouve « triste » la position de celle « qui a été la première femme à porter les couleurs de notre famille politique. » Johanna Rolland ne « comprend pas » la position d’une femme politique « qui a été à un moment plus proche d’Emmanuel Macron » et trouve « dramatique » que l’on considère Jean-Luc Mélenchon comme un vote utile « avec ses positions sur l’Ukraine. »