Sous une tente dressée dans le parc de Blossac à Poitiers, les sénateurs et sénatrices écolos ont pris le temps de répondre aux inquiétudes et aux questions des militantes et militants. Une façon aussi de rappeler le rôle du Sénat et de dresser leur bilan.
L’ambiance est légère, le tutoiement de rigueur. « Je tenais à vous remercier tous et toutes pour votre travail, commence une militante. Grâce à vous, le Sénat à une vraie utilité. Vous êtes là pour porter de vrais sujets et faire avancer les débats. » Le groupe écologiste (solidarité et territoires depuis 2020), existait déjà entre 2012 et 2017. Il a ensuite été relancé en 2020. Actuellement composé de douze membres, il a pour président Guillaume Gontard et pour vice-présidente Esther Benbassa.
« On est dans la merde »
« Ce que j’apprécie chez vous, c’est que vous permettez de continuer à y croire, ajoute une élue. Avec le rapport du GIEC, et cet été particulièrement inquiétant, avec vos petits combats, vous nous permettez de croire que l’on peut y arriver »
Face à elle, Joël Labbé, sénateur du Morbihan, s’empare du micro pour parler agriculture. « On a réussi à mettre la préservation de haies bocagères en avant. Elles vont être protégées comme les prairies permanentes. C’est une très bonne chose. Ce sont des petits pas mais il y a quelques années, jamais ces amendements n’auraient été acceptés. » Il marque une pause, et reprend « On est dans la merde, mais il existe des solutions. Soyons optimistes. »
Dans la salle, les applaudissements laissent place à des encouragements. « Cela fait du bien de vous voir exister, continue une participante. La moitié du boulot c’est de contrôler l’action du gouvernement, alors n’hésitez continuez !»
Quelle capacité d’action ?
Face à une salle déjà conquise par l’utilité d’un groupe écologiste, les sénateurs et sénatrices ne boudent pas leur plaisir. D’autant plus que ces dernières années n’ont pas été simples pour les Parlementaires, souligne Sophie Taillé-Polian, sénatrice du Val-de-Marne.
« Quelle est la capacité des Parlementaires à agir aujourd’hui ?, lance-t-elle. C’est une vraie question. Tous les textes sont en procédure accélérée sauf pour la loi bioéthique. Résultat, nous avons très peu de temps pour travailler les textes et nos arguments. On a un problème très important de capacité d’action.
Ces dernières années et depuis l’élection d’Emmanuel Macron, de nombreux sénateurs et sénatrices s’insurgent de la manière dont l’exécutif fait adopter les lois.
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L’élection présidentielle en ligne de mire
Face à ce constat, une seule solution, explique Guillaume Gontard : prendre le pouvoir. « On est regardé par les autres groupes. On est dans la merde mais on sait comment s’en sortir. On mord un peu au mollet. Mais aujourd'hui, il y a urgence à changer les choses. Et pour cela nous avons besoin de prendre le pouvoir. »
Pour imposer leur agenda politique, les écologistes espèrent maintenant qu’un maximum de personnes votera aux primaires qui se tiendront en septembre. Pour l’heure, le compteur plafonne à 15.000.
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