Jubilation chez Hamon et déception chez Valls dans les QG parisiens
Buffet, DJ, et jubilation du côté du net vainqueur de la primaire élargie du PS Benoît Hamon, climat atone et bar payant chez le perdant Manuel...

Jubilation chez Hamon et déception chez Valls dans les QG parisiens

Buffet, DJ, et jubilation du côté du net vainqueur de la primaire élargie du PS Benoît Hamon, climat atone et bar payant chez le perdant Manuel...
Public Sénat

Par Lina TRABELSI et Sami ACEF

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Buffet, DJ, et jubilation du côté du net vainqueur de la primaire élargie du PS Benoît Hamon, climat atone et bar payant chez le perdant Manuel Valls: les ambiances étaient irréconciliables dimanche soir dans les QG parisiens à l'issue du second tour.

Chez Hamon, "Benoît président!"

Après la péniche bondée et mouvante du premier tour, l'équipe Hamon a vu les choses en plus grand : c'est à la Mutualité, haut-lieu du militantisme de gauche, qu'elle a installé son QG. La soirée débute dans le calme avec la diffusion de la finale de handball: la France est championne du monde. Un bon présage.

Alors que le candidat de 49 ans arrive peu avant 19H00 en petit comité, le match fait place à la musique. On entend notamment "Séquelles" de MC Solaar...

Will, 32 ans, originaire de Colombes est un des premiers arrivés. Deux roses à la main, le militant veut symboliser "le rassemblement des gauches irréconciliables". Tout en plaidant ardemment pour une telle union, il ne peut s'empêcher de penser que si la participation a augmenté, c'est "pour mieux écraser Manuel Valls".

Vers 19H30, d'autres militants souvent jeunes et métissés, affluent.

"Pas spécialement fan de Benoît Hamon", Chirine, 21 ans, ex-Hollandaise déçue, considère que "c'est là que se crée la dynamique" alors que Manuel Valls est "dynamité par ses 5 ans au gouvernement".

Peu avant 21H00, les soutiens du candidat, massés devant les trois écrans de la salle sautent dans tous les sens à l'annonce de la victoire: "Benoît président, Benoît président, Benoît président !", "on a gagné, on a gagné, on a gagné".

Benoît Hamon lors d'un meeting électorale à Lille, le 27 janvier 2017
Benoît Hamon lors d'un meeting électorale à Lille, le 27 janvier 2017
AFP

Les militants écoutent calmement et sans huées la prise de parole de Manuel Valls. Benoît Hamon arrive au pupitre, devant son slogan "Faire battre le coeur de la France", avant même la fin du discours de son opposant.

"Ce soir, la gauche relève la tête", dit-il, alors que les militants agitent des drapeaux français et du PS. "On t'aime!", lance quelqu'un, alors que le DJ passe "All you need is love".

- Chez Valls, pas d'illusions -

Pas de cohue ni de match de handball en début de soirée à la Maison de l'Amérique latine, le même QG qu'au premier tour pour Manuel Valls: les écrans de télé ont été retirés.

Manuel Valls, le 29 janvier 2017 à Paris
Manuel Valls, le 29 janvier 2017 à Paris
AFP

Dans ce lieu où François Hollande avait fêté sa victoire à la primaire de 2011, l'ambiance a tout d'un tribunal, que les rideaux rouges et les lustres ne réchauffent pas vraiment.

L'ex-Premier ministre, arrivé discrètement peu avant 20H00, s'isole pour peaufiner son discours. Ses porte-parole et directeurs de campagne se font discrets.

Ahmed, militant associatif de 39 ans, assure que quel soit le score de Manuel Valls, il continuera "à soutenir ses positions", notamment sur la laïcité. Il craint qu'une victoire de Hamon n'ouvre "un boulevard pour (Emmanuel) Macron".

Anthony, 31 ans, plaide pour que Benoît Hamon, dont le projet "n'est pas réalisable", négocie avec Manuel Valls, et prévient que "s'il ne met pas d'eau dans son vin", il ne voit que Macron.

Avant même l'annonce officielle, tout le monde a l'air au courant de la défaite. Peu avant 21H00, Manuel Valls accueilli par des "Merci Manuel, merci Manuel, merci", reconnaît que son adversaire "l'a emporté nettement".

Une militante joint les mains comme lors d'une prière pendant le discours. "C'est la fin du parti socialiste", dit tristement Michèle, 52 ans.

- A Solférino, pour la photo -

Vers 21H45, les deux hommes se retrouvent pour une "photo de famille" au siège du PS. Toutes les pensées sont déjà tournées vers "le jour d'après", entre crainte d'éparpillement et espoir de rassemblement.

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