Juges des enfants de  Bobigny : « Chaque jour compte pour que l’enfant ne soit plus en danger mais protégé »
Invité de l’émission « On va plus loin », Édouard Durand, juge des enfants au Tribunal de Grande Instance de Bobigny, veut alerter sur la dégradation des dispositifs de protection de l’enfance, en Seine-Saint-Denis.  

Juges des enfants de Bobigny : « Chaque jour compte pour que l’enfant ne soit plus en danger mais protégé »

Invité de l’émission « On va plus loin », Édouard Durand, juge des enfants au Tribunal de Grande Instance de Bobigny, veut alerter sur la dégradation des dispositifs de protection de l’enfance, en Seine-Saint-Denis.  
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Quinze juges des enfants de Bobigny ont cosigné lundi, dans Le Monde et sur France Inter, une tribune alertant sur la dégradation inquiétante des dispositifs de protection de l’enfance, en Seine-Saint-Denis.

Édouard Durand, juge des enfants au Tribunal de grande instance de Bobigny, est cosignataire de cette tribune intitulée : « Mineurs délinquants, mineurs en danger : le bateau coule ! ».

Sur le plateau d’ « On va plus loin », il explique la démarche des cosignataires :  « Notre intention première c’est de dire que la situation est très grave. Ce que la société attend de nous, c’est que nous assurions la protection des enfants en danger. Parfois quelques heures après leur naissance, jusqu’à leur majorité. Et pour ça, il faut que nous puissions mettre en œuvre des mesures éducatives qui, pour certaines, dépendent des financements du Conseil départemental, pour d’autres dépendent des financements de l’État. »

Prendre en compte les besoins de l’enfant

Suite à cette tribune, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet a réagi en disant que 8 postes de magistrats ont été créés au Tribunal de Bobigny depuis 2016 et que 19 greffiers y ont également été affectés. Le juge des enfants lui répond : « Il est vrai que depuis le mois de janvier, nous ne sommes plus 14 juges des enfants mais 15. Il est vrai aussi que les greffières, les agents administratifs, les juges des enfants et tous les personnels qui composent le tribunal pour enfants travaillent du matin au soir d’arrache-pied pour assurer leur mission. Mais c’est autre chose que nous avons voulu dire dans cette tribune. Nous demandons que les besoins des enfants soient pris en compte par tout le monde. Par toutes les institutions. »

Et d’ajouter : « En 2016, le législateur a voté une très grande loi de protection de l’enfance, qui s’appelle « la loi de protection de l’enfant » (…) et cette loi a redit de façon très claire que ce qui est le cœur de la protection de l’enfant (…) ce [sont] les besoins fondamentaux de l’enfant et particulièrement leur développement. Et le développement des enfants n’attend pas. Aujourd’hui, si je mets en œuvre une mesure éducative, il va s’écouler plus ou moins un an et demi.  Mais le rythme du développement des enfants ne le permet pas. Chaque semaine compte, chaque jour compte pour que l’enfant ne soit plus en danger mais protégé. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Kanner
6min

Politique

Budget 2026 : « L’objectif, ce n’est pas 40 milliards d’économies, c’est 120 milliards en trois ans », avertit Patrick Kanner

Le ministre de l’Economie a consulté les parlementaires socialistes sur le budget. S’ils n’ont pas obtenu de réponses sur les choix du gouvernement, Eric Lombard leur a remis « une lettre de deux pages sur le bilan des engagements pris par François Bayrou » l’hiver dernier, explique Patrick Kanner, patron des sénateurs PS.

Le

POLICE MUNICIPALE
4min

Politique

Réforme des polices municipales : un projet de loi calqué sur une mission du Sénat

Une police municipale renforcée, c’est l’idée du projet de loi présenté par le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, François-Noël Buffet, dans un entretien accordé hier au journal Le Parisien. Ses propositions font largement écho à la mission d’information de la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio sur la police municipale, présentée en mai dernier.

Le