Juppé bientôt « Sage » tenu à la réserve, dans un dernier appel pour « sauver l’Europe »
Alain Juppé, qui sera dorénavant tenu au devoir de réserve par le Conseil constitutionnel, a dans une dernière interview...

Juppé bientôt « Sage » tenu à la réserve, dans un dernier appel pour « sauver l’Europe »

Alain Juppé, qui sera dorénavant tenu au devoir de réserve par le Conseil constitutionnel, a dans une dernière interview...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Alain Juppé, qui sera dorénavant tenu au devoir de réserve par le Conseil constitutionnel, a dans une dernière interview politique assuré qu'il se serait sinon activement impliqué dans la campagne des européennes, pour convaincre de "sauver l'Europe", "menacée de dislocation" et de devenir "vassale" des grandes puissances.

Sans être candidat, "j'avais bien l'intention de m'impliquer dans la campagne, pour dire ce que je pense, pour essayer de combattre les idées fausses qui circulent sur l'Europe, de convaincre nos concitoyens que c'est un enjeu essentiel", a déclaré M. Juppé dans l'émission Dimanche en France de France 3, préenregistrée jeudi à Bordeaux, peu après sa conférence de presse d'adieux à la mairie.

"Si nous n'arrivons pas aujourd'hui à sauver l'Europe, qui est aujourd'hui menacée de dislocation, qu'est-ce qui va se passer ? Nous serons les vassaux de la Chine, des États-Unis, de la Russie...", a poursuivi l'ancien Premier ministre, et chef de la diplomatie.

"Regardez ce qui se passe aujourd'hui quand M. Trump met des sanctions sur tel ou tel pays, nous sommes bien obligés de passer sous ses fourches caudines", a-t-il plaidé. "Seule une solidarité européenne nous permettra d'avoir les moyens de nous affirmer par nous-mêmes. Donc la souveraineté française, elle passe par une forme de souveraineté européenne".

M. Juppé, qui a révélé qu'il avait déjeuné mardi avec Emmanuel Macron, a précisé qu'il se serait engagé "pour soutenir la liste que (le président) lui-même va sans doute constituer, pas une liste En Marche, mais une liste d'alliance avec différentes sensibilités politiques, du centre-droit, du centre-gauche". Mais en siégeant bientôt parmi les Sages, "je serai astreint à un devoir de réserve, c'est un choix".

Selon lui," tous les pays européens sont marqués par une montée en puissance du populisme, n'oublions pas, les États-Unis et d'autres pays encore, c'est un phénomène très profond". Qui tient, estime-t-il, à une "double tension", entre la mondialisation, et des "peuples qui recherchent leurs racines".

"Il y a cette double tension, cette crainte identitaire de voir se dissoudre ce qu'on est, son histoire, ses valeurs, et c'est à ça qu'il faut répondre, ce n'est pas facile, c'est un défi politique pour tous les gouvernements", a analysé M. Juppé.

Pour lui, le problème de l'Europe, c'est "qu'on a le sentiment qu'elle est impuissante" face à certains défis, comme le contrôle des migrations, où "il faut qu'on soit beaucoup plus efficace".

Mais que ce soit dans la présence numérique, "pour ne pas être sous la coupe de Google, Amazon, ou quelques autres", et dans l’écologie, où "l'Europe peut être à la pointe", il y a là "des ambitions qu'il faut donner à l'Europe, et aussi des valeurs", comme la démocratie représentative "incontournable", mais à "régénérer".

pbl/sd

Partager cet article

Dans la même thématique

Juppé bientôt « Sage » tenu à la réserve, dans un dernier appel pour « sauver l’Europe »
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le