Mea culpa. Invité sur le plateau de Public Sénat avant la conférence de presse du président de la République, le député LREM de l’Eure, Bruno Questel, revient sur les erreurs de la majorité. « Jusqu’à l’affaire Benalla, la majorité à l’Assemblée nationale, on se croyait les maîtres du monde, rien ne pouvait nous résister et la machine s’est déréglée », concède-t-il. Submergée par une vague de dégagisme, l’Assemblée nationale s’est effectivement recouverte des couleurs présidentielles après l’élection d’Emmanuel Macron. Une majorité forte qui a donné le sentiment, parfois à juste titre, que les projets de loi des ministères étaient votés sans contradiction ni concertation devant le Parlement.
« Un certain nombre de mes collègues qui venaient d’autres horizons ont cru tout dominer parce qu’ils avaient élu contre des personnes qui depuis 30 ans faisaient de la politique »
« On a fait des erreurs mais on a beaucoup travaillé, la moitié de mes collègues n’avaient jamais fait de politique », justifie Bruno Questel en expliquant que collectivement les « députés de la majorité » dont lui-même « se croyaient intouchables et irrésistibles ». « On a péché par excès de vanité collective », analyse-t-il a posteriori.
Bruno Questel revendique aujourd’hui ne pas appartenir au nouveau monde : « J’ai été élu la première fois en 1995, j’ai été maire 15 ans mais tout cela je l’ai construit patiemment ». Contrairement à « un certain nombre de (ses) collègues qui venaient d’autres horizons et qui ont cru tout dominer parce qu’ils avaient élu contre des personnes qui depuis 30 ans faisaient de la politique ». Emmanuel Macron qui tentait hier soir de répondre à la crise sociale qui traverse la France en présentant les mesures de l’après grand débat national, a lui-même rendu hommage aux corps intermédiaires qui s’étaient largement sentis snobés pendant les premiers temps de son quinquennat.