Justice des mineurs : au Sénat, « il y a eu une alliance de circonstances qui nous rappelle l’UMPS », dénonce Thomas Ménagé

Ce mardi, Thomas Ménagé, député RN du Loiret et porte-parole du Rassemblement national, était l’invité de la matinale de Public Sénat. Il est revenu la proposition de loi visant à « restaurer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et de leurs parents », ainsi que sur le détricotage du texte en commission au Sénat.
Camille Gasnier

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le 13 février 2025, l’Assemblée nationale a adopté ce texte en première lecture. Il institue une procédure de comparution immédiate pour les mineurs récidivistes de plus 16 ans, un assouplissement de l’excuse de minorité, et une responsabilité des parents pour les faits commis par leur enfant. Ainsi, ce texte crée une circonstance aggravante pour le délit de soustraction d’un parent à ses obligations légales envers son enfant, et prévoit que les parents seront obligés de répondre aux convocations et aux audiences de leur enfant. A défaut, ils pourront être condamnés à payer une amende.

« La proposition de loi à la sortie de l’Assemblée nationale n’était pas assez puissante pour pouvoir lutter contre cette hausse des actes des mineurs délinquants »

Adoptée à 125 voix pour et 58 contre, ce texte a été soutenu par le gouvernement et le Rassemblement national. Le porte-parole du Rassemblement national assume ce vote : « Nous l’avons voté quand bien même cela venait de Gabriel Attal ». Néanmoins, il regrette que cette proposition de loi n’aille pas plus loin et déplore l’absence de mesures : « Un certain nombre de dispositions ne sont pas inclues, notamment la suppression des allocations familiales pour les mineurs délinquants récidivistes, qu’il y ait une vraie fin de l’excuse de minorité » ». Pour Thomas Ménagé, « la proposition de loi à la sortie de l’Assemblée nationale n’était pas assez puissante, assez claire pour pouvoir lutter contre cette hausse des actes des mineurs délinquants ».

Jeudi, durant son examen en commission, la proposition de loi a été détricotée par les sénateurs. Gérald Darmanin avait affirmé vouloir que le texte évolue, et que de nouvelles mesures y soient ajoutées, comme l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans, la mise en place de jurés populaires pour les délits commis par des mineurs ou la création de bracelets électroniques pour les mineurs. Pourtant, en commission, les trois premiers articles du texte ont été modifiés par le rapporteur Francis Szpiner, avocat et sénateur Les Républicains de Paris, avec le soutien de la gauche. Quatre dispositions ont été supprimées, dont celle concernant la comparution immédiate pour les mineurs, les sanctions pour les parents de délinquants mineurs ou les dérogations de l’excuse de minorité. Thomas Ménagé déplore ce détricotage du texte, pointant « une alliance de circonstances qui nous rappelle l’UMPS, entre les Républicains et le Parti socialiste ».

« J’espère qu’en séance, la droite retrouvera la raison et se détournera du rapporteur qui a voulu vider de sa substance cette loi »

Aujourd’hui, le Sénat examine dans l’hémicycle le texte. Le porte-parole du Rassemblement national « espère qu’en séance, la droite qui dit vouloir lutter contre l’insécurité en France retrouvera la raison et se détournera du rapporteur qui a voulu vider de sa substance cette loi ». Auprès de l’AFP, Marc-Philippe Daubresse assure qu’il s’alliera avec les centristes pour rétablir les dispositions supprimées. Dans cette perspective, il a déposé plusieurs amendements, aux côtés d’autres sénateurs Les Républicains, mais également Dominique Vérien, sénatrice centriste de l’Yonne, et Salama Ramia, sénatrice RDPI de Mayotte. Hier matin, interrogé au micro de France Inter sur ce sujet, Gabriel Attal a affirmé que « ces mesures seront rétablies ». Réponse ce soir dans l’hémicycle où les débats s’annonceront agités.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris Saint-Germain V AJ Auxerre – Ligue 1
4min

Politique

Nicolas Sarkozy : ses proches appellent à un rassemblement avant son incarcération

À la veille de son incarcération à la prison de la Santé, à Paris, Nicolas Sarkozy pourra compter sur le soutien de ses proches et de nombreux sympathisants. Deux de ses fils ont appelé à un rassemblement mardi matin, pour témoigner d’un « geste de soutien » envers l’ancien président de la République.

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Budget : comment la procédure de la « lettre rectificative » pourrait « acter la suspension de la réforme des retraites »

Alors que le gouvernement envisage de suspendre la réforme des retraites par voie d’amendement, le gouvernement pourrait également modifier le projet de loi de financement de la sécurité sociale afin de garantir la suspension de la réforme de 2023, même si le Parlement ne parvient pas à examiner le texte dans les délais fixés par la Constitution.

Le

Justice des mineurs : au Sénat, « il y a eu une alliance de circonstances qui nous rappelle l’UMPS », dénonce Thomas Ménagé
4min

Politique

En vidéo - Gilbert Bouchet : le combat d’une vie contre la maladie de Charcot

Le sénateur de la Drôme, Gilbert Bouchet, s’est éteint ce lundi 20 octobre, des suites de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot. Diagnostiqué il y a deux ans, il avait fait de son combat contre cette maladie rare et incurable une cause nationale. En avril 2025, les caméras de Public Sénat l’avaient suivi.

Le

Justice des mineurs : au Sénat, « il y a eu une alliance de circonstances qui nous rappelle l’UMPS », dénonce Thomas Ménagé
3min

Politique

Décès de Gilbert Bouchet : que prévoit sa loi sur la maladie de Charcot ?

Le sénateur Les Républicains de la Drôme, Gilbert Bouchet, est décédé ce lundi 20 octobre à l’âge de 78 ans, des suites de la maladie de Charcot. Quelques mois avant sa disparition, il avait vu sa proposition de loi pour améliorer la prise en charge des maladies évolutives graves définitivement adoptée par le Parlement, en février dernier.

Le