Alors que la proposition de loi de l’ex-premier ministre, Gabriel Attal, qui vise à « restaurer l’autorité » de la justice à l’égard des « mineurs délinquants » et de « leurs parents », est examinée au Sénat, le président du groupe PS de la Haute assemblée, Patrick Kanner, dénonce ce texte qui vise à durcir la législation.
« C’est un texte d’opportunité. On court derrière les idées de l’extrême droite. Je regrette que Gabriel Attal se prête à ce jeu », tance le sénateur PS du Nord, au micro de Public Sénat, en marge des questions d’actualité au gouvernement, ce mercredi.
« Dans le texte, il n’y a rien sur l’accompagnement, rien sur la prévention »
« Bien sûr que ce sont des drames terribles, ce ne sont pas des faits divers localisés. Il y a une violence qui augmente, avec des outils de mort utilisés. Personne ne peut le nier », reconnaît-il, au sujet de la mort d’un jeune de 17 ans, poignardé lundi à Yerres, dans l’Essonne. « Mais (dans le texte), il n’y a rien sur l’accompagnement, rien sur la prévention, rien sur le rôle des parents, qui au contraire, sont stigmatisés », pointe du doigt l’ancien ministre.
« Je regrette que la loi actuelle ne soit pas appliquée correctement. Elle suffit en tant que telle. Et ce n’est pas moi qui le dis. C’est le rapporteur LR du Sénat, Francis Szpiner, qui a dit hier que finalement, cette loi est superfétatoire et comporte même des aspects anticonstitutionnels. Il regrettait que ses propres amis politiques poussent en ce sens », souligne Patrick Kanner. Si la proposition de loi du président du groupe EPR de l’Assemblée avait été détricotée lors de son passage en commission au Sénat, le rapporteur Francis Szpiner n’a en revanche pas été suivi dans l’hémicycle par ses amis LR. En séance, les sénateurs ont rétabli la possibilité pour des mineurs de plus de 16 ans récidivistes d’être jugés en comparution immédiate.