Etat de droit, défense de l’avortement, ou encore prévention des conflits aux frontières de l’Union, pour le président Emmanuel Macron le rendez-vous devant les députés européens le mercredi 19 janvier dernier devait sonner le coup d’envoi d’une présidence française de l’Union, ambitieuse. Mais pour Karima Delli, le président a loupé l’exercice. Si en 2008, le discours de Nicolas Sarkozy avait avoue-t-elle « marqué les esprits », elle n’a pas « vibré » en entendant Emmanuel Macron : « Le premier discours dans l’hémicycle est un discours où on doit absolument annoncer des choses fortes mais aussi des choses nouvelles. »
La présidente de la commission transports qui espérait une feuille de route très concrète déclare n’avoir « rien appris de nouveau, à part des mesures gadgets ». A commencer par le droit à l’avortement et la protection de l’environnement qu’Emmanuel Macron souhaite voir inscrits dans la charte des droits fondamentaux : « Ça fait plus de dix ans que je suis au Parlement européen nous savons que pour changer la charte des droits fondamentaux il faut l’unanimité des pays, et ça va prendre des années et des années ! » tant les divergences sont profondes au sein des 27, notamment entre Paris et les pays de l’Est comme la Pologne ou la Hongrie. Une promesse en forme de « paravent » attaque même la députée après l’élection de la nouvelle présidente du Parlement européen la maltaise Roberta Metsola, aux positions anti IVG revendiquées.
Taxe carbone et protection des travailleurs des plateformes au programme
Un constat jugé sévère pour celui qui prépare depuis des mois cette séquence européenne. Le secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes défend lui des objectifs ambitieux pour l’Europe, portés par la France : « J’attends des avancées concrètes sur l’ambition climatique, la taxe carbone aux frontières. Je crois que ça réunit beaucoup de sensibilités politiques et que ce serait possible d’avoir un accord politique pour ce semestre. »
L’autre dossier que Clément Beaune souhaite voir aboutir dans les mois à venir concerne les droits des travailleurs des plateformes numériques comme Uber ou Deliveroo. « On partage cette ambition de leur donner un socle de droits sociaux. C’est très important après la crise. Ce sont tous ceux qui livrent, qui travaillent à vélo dans nos centres-villes. Et c’est l’Europe qui peut leur apporter cette protection, avec des règles à son échelle. » Un sommet social se tiendra d’ailleurs à Bruxelles le 23 mars prochain.
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