L’annulation du traditionnel Congrès des maires de France en raison de la crise sanitaire n’a pas empêché François Baroin, son président, de s’exprimer au cours des derniers jours sur plusieurs thématiques. C’était aujourd’hui le tour de la question brûlante de la santé, avec la présentation du premier baromètre Santé Social réalisé conjointement avec la Mutualité Française.
« De très fortes inégalités territoriales qui n’ont rien d’inéluctables » résume Séverine Salgado, la directrice Santé de la Mutualité Française. Au cœur des préoccupations, les déserts médicaux illustrent la polarisation des inégalités de santé dans les territoires. Avec 7,4 millions de Français concernés, le phénomène promet encore de s’intensifier dans les années à venir.
« L’impuissance de l’Etat » face à la crise sanitaire
Entre-temps, l’épidémie de coronavirus est passée par là. Pour François Baroin, la crise sanitaire révèle « l’impuissance de l’Etat » et son échec d’un point de vue logistique. « Qui a diffusé les masques aux patients ? Ce sont les maires et pas le ministère de la santé ! » clame le président de l’Association des Maires de France.
François Baroin l’assure, les maires pourraient faire mieux que l’Etat s’ils avaient la main sur les questions de santé. Néanmoins, les élus municipaux n’ont aucune autorité en matière sanitaire. Le maire demeure « un agent de l’Etat au service de politiques qu’il n’a pas choisi ». Une situation à laquelle le président de l’AMF entend mettre fin en faisant du maire un acteur principal en matière de santé. En donnant aux élus locaux les outils nécessaires pour financer le secteur de la santé, François Baroin compte donner l’opportunité aux maires de faire de ce secteur une priorité. C’est donc une grande ambition de décentralisation du secteur médico-social vers l’ensemble des acteurs locaux qui est porté par l’AMF. Un objectif manifestement justifié par la crise sanitaire, qui illustre toute la pertinence du principe de subsidiarité.
Vaccination
Dans le cadre des campagnes de vaccination qui se profilent, s’il en revient à l’Etat de fixer le cadre, les collectivités locales ont tout leur rôle à jouer. Pour le président de l’AMF une chose est sûre, le gouvernement ne pourra pas faire sans les élus locaux. Dans les déserts médicaux en particulier, les communes vont devoir apporter leur soutien humain et logistique. Une campagne de vaccination qui s’annonce déjà compliquée au vu de l’articulation qui promet d’être complexe entre toutes les strates du « millefeuille territorial ».