Le président du groupe LR, Christian Jacob, a jugé que l'affaire "Macron-Benalla", qui "touche l'État et son chef au cœur" et face à laquelle le gouvernement a "abdiqué", va laisser des "traces profondes", défendant les "contre-pouvoirs", Parlement en tête.
Cette affaire, "qui touche l'État et son chef au cœur", "alimentée par des zones d'ombre, des contradictions, des mensonges d'un grand nombre de protagonistes et de M. Macron lui-même, (...) ne fait que commencer et elle laissera des traces profondes. Des traces politiques et morales pour le chef de l'État et des traces institutionnelles dans l'organisation des pouvoirs publics", a-t-il clamé.
Pour le patron des députés LR, défenseur de la première motion de censure dans l'hémicycle, "les Français ont été et restent sidérés" et "constatent aujourd'hui – et c'est une trahison pour eux - que la République des copinages malsains, elle est de l'autre côté de la Seine, elle est à l'Élysée".
"Des hauts fonctionnaires à la réputation jusqu'alors impeccable, un ministre de l'Intérieur, un président de la République ont préféré protéger un homme et ses dérives, plutôt que de faire honneur à leur rang", a déploré M. Jacob, pour lequel "l'éclosion d'une forme de police parallèle au service de l'Élysée n'a pu se produire sans le soutien du président de la République".
Ce "scandale, c'est celui d'un chef de l'État – il l'a reconnu - qui a protégé, qui a privilégié un homme qui lui a rendu des services", "barbouze s'il en est", une formule à l'origine de protestations de la majorité.
"Votre gouvernement, tout particulièrement votre ministre de l'Intérieur, n'ont pas eu le cran de dire stop à une terrible dérive", a accusé cet élu de Seine-et-Marne. "Votre gouvernement (...) a failli par faiblesse, par lâcheté aussi" et "mérite, au-delà du désaveu et de la colère sourde des Français, la censure des députés", a-t-il ajouté, sous des claquements de pupitre de la majorité.
Considérant "urgent de résister à la tendance d'un pouvoir technocratique", M. Jacob a prévenu: "nous ne courberons pas l'échine face à ce projet de révision constitutionnelle qui a été ajourné et que vous seriez bien inspiré d'abandonner".
"La France a besoin de contre-pouvoirs. L'Assemblée Nationale est le premier de ces contre-pouvoirs", et "l'histoire parlementaire de la Vème République retiendra que, durant 4 jours, au cœur du mois de juillet 2018, l'opposition, ici à l'Assemblée, a été à la hauteur de ses responsabilités", a-t-il vanté.
Et il a lancé à Édouard Philippe (ex-LR) qu'il espérait sa réponse "sans arrogance, sans mépris, en faisant abstraction de votre qualité de très haut fonctionnaire, de votre parcours personnel, d'une forme de sentiment de supériorité".