L’ancien ministre Patrick Devedjian est mort, victime du coronavirus
Hospitalisé en milieu de semaine après avoir été testé positif au coronavirus, l'ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy Patrick...
Par Céline AGNIEL
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Hospitalisé en milieu de semaine après avoir été testé positif au coronavirus, l'ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy Patrick Devedjian, 75 ans, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche.
Cette figure de la droite, qui présidait depuis 2007 le conseil général des Hauts-de-Seine, avait été placé en observation mercredi dans un hôpital du département. Encore stable vendredi, selon son entourage, son état s'est rapidement dégradé samedi.
Jeudi, il indiquait dans un tweet être "touché par l'épidémie, donc à même de témoigner directement du travail exceptionnel des médecins et de tous les personnels soignants". "Fatigué mais stabilisé grâce à eux, je remonte la pente et leur adresse un très grand merci pour leur aide constante à tous les malades", ajoutait-il.
Ses proches étaient "très inquiets car il avait une fragilité cardiaque et effectivement son cœur n'a pas tenu", a témoigné dimanche son "ami de trente ans", le député Modem des Hauts-de-Seine Jean-Louis Bourlanges, sur le site de Valeurs actuelles.
Cette disparition, la première d'un responsable politique français des suites du coronavirus, a suscité de nombreuses réactions.
Patrick Devedjian à droite, aux côtés du président Emmanuel Macron au centre, le 29 janvier 2020 lors du dîner du Conseil de coordinations des organisations arméniennes de France
EPA POOL/AFP/Archives
Nicolas Sarkozy a salué le "panache" de son ancien ministre. "Patrick Devedjian était un homme passionné, entier, sincère, engagé. Il incarnait la politique comme je l'aime", a écrit sur Twitter l'ancien chef de l'Etat.
"Nous ne pourrons pas nous tenir aux côtés des siens pour lui rendre l'hommage qu’il mérite", a regretté l'ex-Premier ministre François Fillon, qui garde en mémoire "les images de son visage souriant, de ses formules tranchantes, de son humour acide, de son intelligence, de sa culture".
Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, a fait part de son "immense tristesse". "Je pense à nos amis arméniens qui perdent aujourd'hui un de leurs frères", a-t-elle indiqué.
Patrick Devedjian entouré de Valérie Pécresse (G) et du candidat LR à la présidentielle François Fillon lors d'un meeting politique, le 21 mars 2017 à Courbevoie près de Paris
AFP/Archives
Fier de ses origines arméniennes, Patrick Devedjian n'a eu de cesse de combattre pour la reconnaissance du génocide et le développement de l'Arménie.
"Son franc-parler manquera au débat public", a regretté le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, saluant la mémoire d'un "républicain engagé".
- "Anticonformiste intellectuel" -
L'ancien ministre Patrick Devedjian, le 21 juin 2007 à Paris
AFP/Archives
"C'était le plus brillant d'entre nous. Un homme extrêmement libre, anticonformiste intellectuel, très drôle", a indiqué à l'AFP Philippe Juvin, président de la fédération LR des Hauts-de-Seine, qui dirige par ailleurs les urgences de l'hôpital parisien Georges-Pompidou.
Un temps militant d'extrême-droite, avant d'embrasser la droite républicaine, avocat de profession, Patrick Devedjian fut député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine de 1986 à 2017, maire d'Antony de 1983 à 2002 et élu conseiller départemental en 2004.
Il fut également porte-parole du RPR de 1999 à 2001 et secrétaire général de l'UMP de 2007 à 2008 et occupa plusieurs fonctions gouvernementales.
Partisan de l'autonomie des collectivités territoriales, il fut d'abord ministre délégué chargé des Libertés locales (2002-2004), puis ministre délégué à l'Industrie et enfin ministre chargé du Plan de relance, de 2008 à 2010, en pleine crise financière.
Patrick Devedjian lors de son élection à la mairie d'Antony le 16 octobre 1983
AFP/Archives
Il présida également l'Etablissement public d'aménagement du quartier d'affaires de La Défense (Epad) de 2007 à 2009. Il s'opposa alors à Nicolas Sarkozy, président de la République, qui tenta, en vain, d'imposer à sa tête son fils Jean, 23 ans, alors que M. Devedjian devait laisser la place, atteint par la limite d'âge (65 ans).
La polémique passée, il œuvra à la création de l'Etablissement public Paris-La Défense, dont il prit la présidence en janvier 2018.
Grand collectionneur, féru d'art du XVIIIe siècle, Patrick Devedjian était par ailleurs administrateur du musée du Louvre.
Il fut à l'initiative de la construction du grand complexe installée sur l'île Seguin La Seine Musicale à Boulogne-Billancourt et de l'enceinte sportive et culturelle indoor Paris-La Défense Arena à Nanterre.
Dernièrement, il portait le projet de création du Musée du Grand Siècle dans la caserne Sully à Saint-Cloud.
Président du Syndicat Paris Métropole et co-président de la Mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris de 2014 à 2016, Patrick Devedjian avait engagé une fusion des Hauts-de-Seine avec le département des Yvelines.
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