L'Assemblée nationale a adopté jeudi en première lecture le projet de budget 2018 pour l'agriculture, les députés saluant une légère hausse tout en rappelant l'importance des conclusions des états généraux de l'alimentation qui se tiennent en ce moment.
Le budget 2018, d'un montant global de 5,23 milliards d'euros, est en hausse de 1,6% par rapport à 2017. Il comprend notamment une provision de 300 millions d'euros pour améliorer la gestion des aléas économiques, climatiques et sanitaires ainsi que pour couvrir "les refus d'apurements" des aides de la politique agricole commune (PAC) par l'Union européenne.
L'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement le 31 octobre 2017.
AFP
"L'agriculture française doit aujourd'hui se transformer en profondeur pour relever trois défis majeurs: la transition écologique, la réponse aux exigences renforcées des consommateurs et des citoyens, et la résilience dans un monde d'instabilité croissante, d'aléas et de crises", a fait valoir le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert.
"Ce budget commence à répondre aux besoins de transformation de l'agriculture française", mais "il faudra d'autres budgets pour répondre aux besoins de changement du monde agricole et des citoyens", a commenté Yves Daniel pour le groupe La république en marche.
Le président Emmanuel Macron a promis un financement de 5 milliards d'euros pour la modernisation de l'agriculture française, mais le versement de cette somme est lié aux conclusions des états généraux de l'alimentation, qui se finiront en fin d'année.
"Il n'y a pas de pincée de sel, pas de mesure forte pour relever ce budget fade", a pour sa part estimé Jérôme Nury, représentant le groupe Les Républicains.
Pour lui, c'est "un budget d'attente qui s'inscrit dans le cadre des états généraux de l'alimentation qui se traduiront, on l'espère, par des mesures législatives concrètes", car "il ne faut pas décevoir les agriculteurs".
Si André Chassaigne, pour le groupe Gauche démocrate et républicaine, a trouvé "appréciable" de voir le budget "en légère progression (...) au regard des baisses successives de ces dernières années", il a constaté des "absences", notamment le désengagement du gouvernement pour les aides au maintien de l'agriculture biologique.
Un seul amendement a d'ailleurs été voté: il concerne une demande de rapport pour juin 2018 sur l'avenir du financement pour 2019 et 2020 de certaines aides comme l'indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN) et les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) dont les enveloppes ont déjà été largement écornées.
La séance de questions au gouvernement a commencé par un moment de recueillement pour Mehdi Kessaci assassiné, jeudi 13 novembre. Le président du Sénat appelle le gouvernement à fournir des "résultats" dans la lutte contre la criminalité.
Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci militant écologiste dont le deuxième frère a été assassiné la semaine dernière par des narcotrafiquants, a interpellé le gouvernement aux questions d’actualité. « Le volet prévention et social a été oublié dans la loi contre le narcotrafic », a-t-il estimé.
Présent au congrès de l’Association des maires de France, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann propose de « lancer une grande convention de la décentralisation citoyenne où on discute partout ». Pour les municipales, le coprésident de Place Publique défend « une ligne de clarté, c’est-à-dire sans alliance avec LFI ». A Paris, il s’oppose ainsi à toute alliance avec Sophia Chikirou.
Lors du conseil des Ministres de ce mercredi 19 novembre, le chef de l’État a rappelé le combat contre le narcotrafic « entamé depuis plusieurs années » par le gouvernement.