L'Assemblée a voté dans la nuit de mercredi à jeudi le budget en baisse de la mission "Travail et emploi", la réduction du nombre de contrats aidés, fustigée par l'opposition pour sa "brutalité", suscitant de vifs débats.
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a défendu devant les députés un "budget de transformation" car "il rompt clairement avec une logique de traitement statistique du chômage", via "des choix assumés de réallocation de nos moyens", avec notamment un triplement des efforts sur la formation.
À périmètre constant, les crédits de la mission passent de 15,4 milliards d’euros en 2017 à 13,9 milliards, soit une diminution de 1,5 milliard.
La baisse est essentiellement liée à la réduction du nombre de contrats aidés, qui passera en 2018 à 200.000, exclusivement dans le secteur non marchand, pour une enveloppe de 1,4 milliard d'euros. Il s'agit d'une baisse d'un milliard d'euros.
Comme en commission, l'opposition est montée au créneau sur cette diminution des emplois aidés, des élus de droite comme de gauche dénonçant la "brutalité" de la décision de leur réduction.
L'assemblée nationale le 16 octobre 2017
AFP/Archives
"Je crois que vous vous trompez parce que vous avez tout simplement oublié que derrière ces emplois aidés, il y avait des hommes et des femmes" qui "parfois n'ont pas d'autre choix", a notamment déclaré Gilles Lurton (LR).
"Si vous étiez et de droite et de gauche, vous écouteriez à la fois ce que vous disent les Républicains et ceux qui sont à gauche de l'hémicycle. Malheureusement vous n'êtes ni à gauche, ni à droite, mais nulle part", a aussi lancé Olivier Faure, chef de file des élus Nouvelle Gauche.
"S'envoyer à la figure que certains connaissent la réalité et que d'autre n'y connaissent rien, c'est juste pas très digne du débat national", a rétorqué la ministre.
Elle a notamment affirmé que le gouvernement voulait mettre de l'ordre "entre les contrats utiles" et ceux qui "sont justes un sujet de commodité" avec l'idée de ne pas "encourager de l'emploi précaire".
"Curieuse alliance du statu quo: surtout ne touchez à rien et surtout pas à ce qui n'a jamais marché", "curieuse alliance de la compassion de fabrique en instrumentalisant les emplois aidés alors que nous voulons tirer les bénéficiaires vers l'emploi durable", a aussi lancé Gilles Le Gendre (LREM).
Globalement, le budget a fait l'objet de commentaires peu amènes de l'opposition.
"Un budget c'est un peu l'inconscient d'une politique, en l'examinant on y trouve tous les fantasmes du pouvoir", et celui-ci "est à l'image de la société telle que vous la rêvez, une société coupée en deux avec d'un côté les gagnants, les premiers de cordée" et de l'autre ceux considérés comme les perdants, a affirmé Boris Vallaud (Nouvelle Gauche).
L'Insoumis Eric Coquerel a lui dénoncé la "deuxième mauvaise action politique après les ordonnances" estimant que "comme bilan d'un ministère du Travail en six mois, on a jamais fait pire", tandis que Pierre Dharréville (PCF) a mis en avant "l'un des budgets sacrifiés de ce projet de loi de finances".
Pour LR, Gérard Cherpion a estimé qu'il était "loin d'être le budget de rupture nécessaire", tandis que le Constructif Francis Vercamer l'a jugé "trop en décalage avec la réalité de l'emploi vécue par nos concitoyens", indiquant que son groupe s'abstenait, là où les autres s'étaient positionnés contre.
Seuls deux amendements significatifs ont été adoptés, le premier créant une expérimentation des "emplois francs" en 2018, et le second, du MoDem, portant sur les maisons de l'emploi dont des élus ont dit craindre la "mort programmée".
Il vise à leur allouer des crédits, sans changer l'enveloppe réduite de moitié par le projet de budget, mais en fonction de critères d'évaluation comme le respect des engagements.
"Jamais on a rendu le parlement aussi inutile et décoratif que ce soir", a déploré Laurent Furst (LR), au vu du faible nombre d'amendements adoptés.
En 2026, après les municipales, se tiendra en septembre l’autre scrutin de l’année, les sénatoriales. Comme tous les trois ans, la chambre haute du Parlement est renouvelée de moitié. Quels départements sont concernés ? Quel mode de scrutin ? Le calendrier ? Explications.
La France fait la part belle à Airbnb. La plateforme d’hébergement est désormais présente dans 80% des communes de l’hexagone. Une inflation des locations de courte durée qui a un impact direct sur la crise du logement. Dans certaines villes, le marché est saturé et le prix des loyers n’a jamais été aussi élevé. Mais pour certains propriétaires qui mettent leur bien en location, c’est aussi un revenu d’appoint utile pour entretenir leur patrimoine comme en témoigne Elodie Fakhfakh, face à trois sénatrices dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.
L’Histoire a retenu de Winston Churchill un héros triomphant au balcon de Buckingham Palace après la capitulation des nazis. Mais proclamer le signe de la victoire avec la main ne suffit pas, encore faut-il en récupérer les bénéfices. A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a vu son influence dégringoler. Malgré les efforts du Vieux lion, les deux superpuissances, américaine et soviétique, ont imposé un agenda politique au détriment des intérêts britanniques. Le réalisateur Peter Bardelhe a fait le pari d’expliquer cette partie de poker diplomatique entre les vainqueurs de 1945 dans un documentaire Churchill, chef de guerre diffusé sur Public Sénat.
Le gouvernement et la majorité sénatoriale se renvoient la responsabilité de l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2026. Gérard Larcher répond à Sébastien Lecornu en défendant la position du Sénat pendant l’examen du budget et en dénonçant « le manque de considération » et « les mots excessifs » du Premier ministre.