L'attentat jihadiste des Champs-Elysées, trois jours avant le premier tour de la présidentielle, n'a finalement pas fondamentalement influencé...
L’attentat des Champs-Elysées sans effets majeurs sur le premier tour
L'attentat jihadiste des Champs-Elysées, trois jours avant le premier tour de la présidentielle, n'a finalement pas fondamentalement influencé...
Par Hervé ASQUIN, Sabine WIBAUX
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Publié le
L'attentat jihadiste des Champs-Elysées, trois jours avant le premier tour de la présidentielle, n'a finalement pas fondamentalement influencé le vote des Français, estiment les analystes.
L'effet sur le vote de cette attaque revendiquée par le groupe Etat islamique et dans laquelle un policier a trouvé la mort a même été "extrêmement marginal", selon Frédéric Dabi (IFOP).
"Seuls 4% des Français disent que l'attentat a joué un rôle dans leur vote", souligne le politologue qui s'appuie sur une enquête IFOP-Fiducial réalisée dimanche pour Paris Match, CNews et Sud Radio. Marine Le Pen, relève-t-il, accède ainsi au second tour "avec le score que nous avions prévu" avant l'attentat.
La raison? Confrontés à une série d'attaques sanglantes depuis novembre 2015, les Français ont, selon lui, "intériorisé le contexte de la menace terroriste".
Hommage au policier tué dans un attentat jihadiste sur les Champs-Elysées à Paris, le 21 avril 2017
AFP
Et ce contexte dramatique a même pu provoquer un réflexe démocratique avec "un effet de remobilisation" de l'électorat reflété par une abstention de près de 21%, bien inférieure à celle qu'anticipaient les instituts de sondage, souligne Frédéric Dabi.
Le politologue Pascal Perrineau est sur la même ligne. "La participation a été meilleure qu'anticipé par les instituts", note-t-il, attribuant ce "sursaut" à la "dramatisation du scrutin provoquée par les attentats".
"Les abstentionnistes se sont peut-être dit : il faut aller dire son mot", analyse-t-il. Tout juste, la présidente du Front national pourrait-elle avoir bénéficié "d'un petit effet attentat" alors qu'elle connaissait une "érosion" dans la dernière ligne droite de sa campagne.
Après les attentats déjoués et davantage encore au lendemain de celui de jeudi sur les Champs-Elysée, Juliette Méadel, secrétaire d'Etat à l'aide aux victimes, craignait elle-même que "l'actualité ne serve le vote Fillon et Le Pen".
- Les prédictions de Trump -
"Cela m'a rappelé ce qui s'est passé en 2002", a-t-elle confié à l'AFP, évoquant l'affaire "Papy Voise".
A l'époque, les images de ce vieil homme, le visage tuméfié après avoir été roué des coups par deux jeunes qui avaient incendié sa maison, avaient été diffusées dans tous les journaux télévisés, concourant, selon de nombreux analystes, à la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de la présidentielle.
Quoi qu'il en soit, la patronne du FN comme le candidat de la droite "ont cherché à exploiter ces événements sans aucune mesure", ce qui a "peut-être gonflé leurs scores, mais sans empêcher Emmanuel Macron d'arriver en tête", observe Juliette Méadel.
Le procureur de la République à Paris, François Molins, lors d'une conférence de presse le 21 avril 2017, au lendemain de l'attaque revendiquée par le groupe État islamique qui a tué un policier
AFP
A l'Elysée, on se félicite que les Français n'aient "pas sanctionné l'exécutif ni reporté leurs voix sur l'extrême droite". Même si les attentats les "ont profondément marqués", ils ont "considéré que la réaction de l'exécutif avait été la bonne", veut croire l'entourage de François Hollande.
Le scrutin aura en tout cas fait mentir les prédictions hasardeuses de Donald Trump.
"Une autre attaque terroriste à Paris. Le peuple français n'acceptera pas cela très longtemps. Cela aura un gros effet sur l'élection présidentielle", a-t-il tweeté vendredi.
Un peu plus tard, il estimait même que l'attaque "aiderait probablement" la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen car "c'est la plus ferme sur les frontières et la plus ferme sur les événements récents en France".
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