Le lendemain de l’élection du président de la République, Laurent Berger lui a écrit une lettre, qu’il résume en trois mots : « partagez le pouvoir ». Avec le train des réformes annoncées (ferroviaire, formation professionnelle, assurance chômage…), le patron de la CFDT considère que « le gouvernement est à la croisée des chemins ». « Est-ce que, dans sa volonté de transformer le pays, il veut le faire en concertant, en discutant (…) ou est ce qu’il veut faire sans ? S’il veut faire sans, ça court à l’échec » a-t-il prédit.
Laurent Berger en voit la preuve avec l’exemple de l’Italie et du mandat de Matteo Renzi (président du Conseil de 2014 à 2016). « Il s’est cassé la figure, excusez-moi de le dire, parce qu’il n’y a pas de transformation de la société si on n’emmène pas les corps intermédiaires avec (…) Moi, j’entends cette légitimité politique mais il y a aussi l’exercice de la démocratie sociale. Ce n’est pas une concurrence, c’est une imbrication des deux » a-t-il assuré.
« Partout, on a l’impression qu’il s’agit d’une forme de défiance à l’égard des corps intermédiaires. Et bien si cette défiance devenait un mode de gouvernement, ça ira à l’échec » a-t-il alerté une dernière fois.