L'enquête qui visait l'assistant parlementaire d'un sénateur PS de Paris pour apologie du terrorisme sur Facebook, des faits qu'il contestait vigoureusement, a été classée sans suite par le parquet de Paris, a appris l'AFP mardi de source judiciaire.
Cette enquête avait été ouverte le 25 janvier, après un signalement aux autorités d'une responsable associative, pour qui Yacine Chaouat, assistant parlementaire du sénateur Roger Madec, s'était radicalisé. L'affaire avait été révélée un mois plus tard par le Canard Enchaîné, qui évoquait des appels au jihad et des images d'égorgements sur la page Facebook de l'assistant.
Mais son avocat, Me Antoine Casubolo-Ferro avait contesté les faits en bloc, affirmant qu'aucun contenu de ce type n'avait été retrouvé.
L'enquête n'a pas démontré que M. Chaouat a posté des propos faisant l'apologie du terrorisme sur sa page Facebook, ni qu'il ait "liké" publiquement (apprécié via un clic, ndlr) de tels propos, a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.
L'assistant avait été entendu en mars par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a précisé une autre source proche du dossier.
"Lorsque j'ai appris (...) qu'on me reprochait d'avoir +liké+ trois articles qui faisaient l'apologie du terrorisme, les bras m'en sont tombés", avait raconté Yacine Chaouat dans une interview au Parisien, affirmant n'avoir "rien trouvé" de tel dans l'historique de sa page.
Son avocat avait estimé que ses ennuis venaient d'une "vengeance personnelle" de la responsable associative à l'origine du signalement.
"Nous attendions cette décision avec impatience, parce que mon client a été socialement et moralement très touché par cette affaire", a commenté Me Casubolo-Ferro. "Dans ces cas-là, vous avez beau protester de votre innocence, on commence à vous éviter, on se dit qu'il n'y a +pas de fumée sans feu+", a-t-il déploré, assurant qu'il déposerait plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse.
"Je n'avais pas beaucoup de doutes sur lui puisque je le connais depuis très longtemps mais je préfère avoir une décision de justice qui confirme mon jugement", a réagi pour sa part le sénateur Roger Madec. Il a également déploré un "signalement abusif".
Yacine Chaouat avait dû démissionner en juin 2015 de son poste de secrétaire national adjoint du PS en charge de l'intégration, 24 heures seulement après sa nomination, en raison de la polémique provoquée par la révélation de sa condamnation passée pour violences conjugales.