« L’Etat est laïc », pas la société, défend Griveaux après le discours de Macron
"L'Etat est laïc en France, mais la société française n'est pas laïque", a assuré mardi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, au...

« L’Etat est laïc », pas la société, défend Griveaux après le discours de Macron

"L'Etat est laïc en France, mais la société française n'est pas laïque", a assuré mardi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, au...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

"L'Etat est laïc en France, mais la société française n'est pas laïque", a assuré mardi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, au lendemain du discours d'Emmanuel Macron devant la Conférence des évêques, très critiqué à gauche.

M. Griveaux a fustigé sur Europe 1 "les réactions quasi pavloviennes d'une partie de la classe politique française où en 140 signes dans un tweet on condamne un discours de plus d'une heure". "Il n'y a pas le moindre doute" ni "le moindre fléchissement" sur le sujet de la laïcité, a-t-il tranché.

"Le président a dit hier très clairement que l'Eglise n'avait rien à attendre de lui et que lui attendait des catholiques un engagement, qui est un engagement ancien dans l'histoire de France, dans le monde associatif, caritatif", via le travail "sur les questions de vulnérabilité, de grande pauvreté et de fragilité des personnes", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a simplement "rappelé son rôle" lundi: "assurer, en tant que président de la République, la liberté totale en France de croire ou de ne pas croire et d'accepter sans aucun compromis toutes les lois de la République. C'est ça la laïcité", a aussi expliqué M. Griveaux.

Les catholiques "ne sont pas en dehors de la société française", et "l'Eglise doit aussi être pleinement dans son siècle", a-t-il ajouté, en évoquant les sujets de la fécondation in vitro ou de l'homoparentalité.

Notant qu'Emmanuel Macron était "de la même manière intervenu" lors du récent dîner annuel du Crif ou, à l'automne, devant l'Eglise protestante, il a souligné que "le président de la République s'adresse par définition à tous les Français".

Interrogé pour savoir en quoi le lien entre l'Eglise et l'Etat a été "abîmé" comme M. Macron l'a déclaré, Benjamin Griveaux a évoqué "l'absence de dialogue". "Il faut pouvoir dialoguer avec chacun. Le fait de sortir les autorités religieuses du Comité consultatif national d'éthique n'était pas une bonne idée", a-t-il estimé.

"Je ne partage pas, moi, certaines conceptions de l'Eglise catholique sur la PMA par exemple ou sur le mariage, mais on sort toujours plus fort d'un dialogue nourri, d'un dialogue exigeant, avec ceux qui ont une présence dans la société française", a-t-il poursuivi.

"Qui demain contestera aux personnes qui participent aux actions faites par Emmaüs ou le Secours catholique le fait qu'elles sont engagées dans la vie de la cité?", a-t-il interrogé.

Le président du groupe majoritaire LREM à l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, le 21 mars 2018
Le président du groupe majoritaire LREM à l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, le 21 mars 2018
AFP

Le chef de file des députés LREM Richard Ferrand a abondé sur franceinfo en estimant qu'Emmanuel Macron "au fond dit à l'Eglise +mettez-vous en marche+": "La société française attend de tous ses corps constitués qu'ils s'engagent et lui est le garant de la laïcité de l'Etat", a-t-il fait valoir.

Quant au "lien abîmé", Richard Ferrand a dit ne l'avoir "personnellement jamais ressenti ainsi". "Mais que le président veuille faire dans l'oecuménisme, ce qui est son rôle de rassembler, c'est plutôt à son honneur", a-t-il ajouté.

"Sans doute des liens ont pu se distendre et le président de la République a incité à l'engagement dans le rappel des règles de notre république", a-t-il ajouté.

Au final, Emmanuel Macron "a toujours dit +la loi de 1905, toute la loi de 1905, rien que la loi de 1905+. Dans tout ce qu'il a dit hier, il n'y a rien d'attentatoire à cette ligne de conduite", a-t-il conclu.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le

Paris: Politiques manifestation mouvement Bloquons Tout
4min

Politique

Grève du 18 septembre : « Bruno Retailleau a besoin de la violence, des poubelles qui brûlent, pour affirmer son rôle de sauveur », soutient Jean-Luc Mélenchon

Alors que les syndicats appellent à la mobilisation ce jeudi, le leader de La France Insoumise prévient déjà qu’« il y aura des prolongements syndicaux comme il y aura des prolongements politiques » à cette journée, qui « se présente d’ores et déjà comme un immense événement », selon Jean-Luc Mélenchon.

Le

« L’Etat est laïc », pas la société, défend Griveaux après le discours de Macron
3min

Politique

Mobilisation sociale : « Notre objectif, c’est de mettre la pression sur Sébastien Lecornu, mais aussi sur Emmanuel Macron », lance Manon Aubry (LFI)

Les syndicats appellent à la grève ce jeudi 18 septembre en réaction aux mesures budgétaires présentées par le précédent gouvernement l’été dernier. D’après le ministère de l’Intérieur, entre 600.000 et 900.000 manifestants sont attendus partout en France. Manon Aubry, eurodéputée LFI, espère que la mobilisation sera « encore plus importante » que celle du mouvement « Bloquons tout », le 10 septembre.

Le