Cantonnée à des cours en distanciel, quasi interdite de stages, montrée du doigt comme porteuse asymptomatique du covid-19 et interdite de bamboche, la jeunesse européenne de 2020 vit une expérience d’isolement extrême. Paupérisée, déprimée, cette jeunesse attend de l‘Union européenne des perspectives. À travers divers programmes, l’Europe débloque 22 milliards d’euros pour soutenir l’emploi des jeunes. Mais est-ce suffisant ? Ici l’Europe ouvre le débat.
Par Marie Brémeau
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Parmi les Européens de moins de 25 ans, 3 millions sont au chômage, avec un taux de 18 %, deux fois supérieur par rapport au reste de la population active. Particulièrement touchés dans leurs perspectives économiques, les jeunes le sont aussi dans leur formation, puisque bon nombre d’écoles ont fermé durant les confinements.
Le refus catégorique du dumping social
Sujet majeur et préoccupant pour l’eurodéputé portugais Manuel Pizzaro (S & D) qui attend de l’Europe qu’elle protège sa jeunesse.« On a pris les bonnes décisions dans les institutions européennes mais maintenant il faut les mettre en marche, pour créer de nouvelles opportunités. La priorité de la présidence portugaise c’est l’Europe sociale, on va organiser un grand sommet social en mai à Porto. Le premier sujet de cette union sociale c’est l’emploi. Et il ne faut pas en temps de crise, accepter un dumping social de l’emploi créé durant la crise. Il faut assurer que les emplois sont des emplois avec des droits. »
Mais en attendant, face à l’isolement, la solitude et la désespérance, il y a urgence estime la française Anne Sander (PPE). « Il faut redonner des perspectives à cette jeunesse européenne. À très court terme, il faut leur permettre de revenir en cours en présentiel, évidemment en respectant les gestes barrières… il faudrait au moins 50 % de présence physique. Et puis surtout montrons-leur des perspectives pour la suite ».
La crise sanitaire, un accélérateur de l’histoire européenne ?
Leur offrir un avenir plus réjouissant, leur ouvrir des horizons, c’est une des missions essentielles de l’Union européenne, selon Manuel Pizzaro, qui se veut optimiste. « Une crise comme celle-là peut fonctionner comme un accélérateur dans l’Histoire. On a une opportunité pour accélérer l’intégration européenne, on doit avoir un discours politique optimiste. Cette crise montre l’importance de l’UE. Utiliser cette conférence pour engager les jeunes dans cette idée de la construction européenne. » L’élu portugais fait référence ici à la Conférence sur l’avenir de l’Union européenne. Un rendez-vous souhaité par la Commission européenne, une sorte de grand débat citoyen organisé sur deux ans, pour relancer le projet européen.
Après avoir grimpé en mars à la faveur de ses positions sur la scène internationale, la popularité d’Emmanuel Macron s’est de nouveau érodée le mois dernier. Le président de la République récolte désormais 73% d’opinions défavorables, selon le nouveau baromètre d’Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. La cote de François Bayrou reste stable, mais toujours à un niveau très bas de 23% d’opinions favorables.
Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez sont en campagne pour être élu à la tête des Républicains. D’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale, le ministre de l’Intérieur est considéré par les Français comme un meilleur candidat pour LR que Laurent Wauquiez dans la perspective de l’élection présidentielle. Il remporte aussi l’adhésion de l’ensemble des Français interrogés par rapport à son concurrent (31% contre 17%).
Malgré sa condamnation en première instance dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN, Marine Le Pen est toujours donnée largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle 2027, d’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. Même constat en cas de candidature de Jordan Bardella à la place de la députée du Pas-de-Calais. En revanche, selon ces résultats, les deux figures du RN s’inclineraient au second tour face à Edouard Philippe.
Sous la pression de la droite et du RN, la publication du décret de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a été repoussée « à la fin de l’été » par François Bayrou. Un délai qui n’épuise pas les questions qui restent autour de cette révision de la stratégie qui doit permettre à la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050.