C’est un des représentants actifs de la société civile. Karl-Heinz Lambertz participe depuis plusieurs mois au groupe de travail « Etat de droit et sécurité » de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (COFOE) en tant qu’ancien président du Comité des régions. « Cette conférence, cela reste pour moi toujours quelque chose de très ambitieux avec une issue incertaine. Car le vrai moment de vérité viendra après la conférence, quand on aura les conclusions sur la table. On verra bien si après, quelqu’un prend ça au sérieux et le transcrit dans la réalité. »
« Réduire le déficit civique »
Et toutes les inquiétudes des participants se tournent bien vers les suites de cet exercice démocratique inédit au sein des 27 Etats membres. Les propositions citoyennes seront-elles prises en compte par les institutions européennes ? « C’est un exercice assez revigorant car il permet à des citoyens, à des représentants de panels citoyens de se confronter à des représentants élus, des parlementaires européens, des parlementaires nationaux, des organisations de la société civile, évidemment des représentants des Etats aussi, des acteurs locaux. Donc c’est un joli exercice de démocratie participative, » pour le vice-président du mouvement pour l’Europe, Yves Bertoncini. « Ça permet de réduire le déficit civique de l’Europe. Parce que l’Europe elle est déjà démocratique. Simplement, les citoyens ne sont pas toujours associés comme ils le devraient. » Cette conférence n’a pas pour l’heure passionné les foules. Sur la plateforme numérique de la COFOE, on dénombre à peine plus de 50 000 contributions, ce qui paraît dérisoire au vu des 450 millions d’Européens.
« Arriver à un dialogue citoyen permanent au niveau de l’UE »
Dans le cadre de groupes de travail et d’assemblées plénières réunies à Strasbourg, plus de 800 citoyens venus des quatre coins de l’Europe débattent et formulent des suggestions sur des sujets aussi variés que la démocratie, la défense, la santé ou encore l’éducation. Et avant même la remise des premières conclusions qui aura lieu le 9 mai prochain, certains imaginent une prolongation de cet exercice, à l’image de Karl-Heinz Lambertz. « Il faut rapprocher l’UE des citoyens, car la valeur ajoutée de l’Europe doit se vivre dans l’estomac, le cœur et la tête de chaque citoyen. Et si le citoyen n’est pas convaincu que l’UE lui apporte une valeur ajoutée, alors le destin de l’Europe sera vraiment remis en question. Au-delà de cette expérience que nous faisons en ce moment, il faut arriver à un dialogue citoyen permanent au niveau de l’UE. »
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