L’exécutif « va être obligé de nous écouter », se réjouit Olivier Marleix
Le chef de file des députés LR à l’Assemblée nationale affirme vouloir s’installer dans une « opposition d’intérêt général » et rejette l’idée d’une coalition avec le gouvernement. Sur Public Sénat, il évoque « une coopération inédite pour un gouvernement qui n’a pas respecté le Parlement » lors du précédent quinquennat.
Par Public Sénat
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« Là, ils vont être obligés de nous écouter », affirme le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale. Invité de « Audition publique », Olivier Marleix prend acte des nouveaux équilibres de l’Assemblée nationale qui n’offrent qu’une majorité relative au gouvernement.
Si le député d’Eure-et-Loir rejette la coalition proposée par le chef de l’Etat, il entend peser et « offrir une alternative républicaine », « une opposition d’intérêt général ».
« On est dans une situation très inédite qui va obliger une coopération entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif »
Le chef de file du groupe LR à l’Assemblée nationale sera reçu par la Première ministre, demain. « On va continuer à parler de la méthode, indique Olivier Marleix. On est dans une situation très inédite qui va obliger une coopération entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Une coopération inédite pour cet exécutif qui a assez peu respecté le Parlement ces cinq dernières années. »
Le député a bien conscience que la nouvelle configuration de l’hémicycle offre une position stratégique au groupe LR. « Les Républicains apparaissent comme une alternative à part entière », assure-t-il. En marge du G7, Emmanuel Macron rappelait encore hier que, pour lui, LFI et le RN n’étaient pas républicains.
Concrètement, Olivier Marleix se dit prêt à approuver un texte « s’il nous convient, si le gouvernement nous a suffisamment entendus » ou de « s’abstenir avec le risque pour le gouvernement que son texte ne passe pas ». Le chef de file LR explique également que son groupe aura la possibilité « de demander au gouvernement de prendre un texte déjà voté par la majorité sénatoriale » en cas de tractations sur l’avancée d’une réforme.
Fort de cette démarche constructive, le député LR annonce d’ores et déjà qu’il ne compte pas déposer de motion de censure à l’issue du discours de politique générale d’Élisabeth Borne. « Censurer un gouvernement qui vient d’être nommé avant même qu’on ne connaisse sa feuille de route ne paraît pas responsable », affirme Olivier Marleix.
Commission des finances : Marleix critique le choix de la Nupes
A l’agenda, un autre dossier devrait occuper le groupe LR à l’Assemblée nationale. Il s’agit de la présidence de la commission des finances qui aura lieu le jeudi 30 juin. Cette commission revient traditionnellement au premier parti d’opposition qui se trouve être le Rassemblement national. Mais la coalition de gauche a, elle, présenté la candidature d’Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis. Le président du Sénat avait estimé que la présidence très stratégique de la commission des finances de l’Assemblée nationale devrait revenir à un élu RN (lire notre article).
« La Nupes aurait pu faire un choix un peu plus consensuel en présentant Valérie Rabault (députée socialiste), femme extrêmement estimée », juge Olivier Marleix. Pour lui, la candidature de l’insoumis est « polémique » et amènera à un « choix un peu plus cornélien pour les membres de la commission ». Le groupe LR devrait jouer le juge de paix dans cette élection puisque la majorité ne compte prendre part au vote comme il en est d’usage.
Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.
La présidente des députés RN attend de voir comment se construit le futur budget avant de se positionner vis-à-vis du prochain gouvernement de François Bayrou. Assurant de pas avoir pris d’engagement, elle « ne renonce pas » à l’outil de la motion de censure.
Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.