« C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris hier le décès d’Hubert Germain. » Au nom du Sénat, Gérard Larcher a rendu, ce 13 octobre, hommage au dernier des 1 038 compagnons de la Libération, qui s’en est allé à l’âge de 101 ans. Un « chevalier des temps modernes », « qui vient d’entrer dans l’histoire », selon lui. « Il fut comme, le déclarait le général de Gaulle, le dernier membre de cette chevalerie exceptionnelle, créée au moment le plus grave de l’histoire de France, fidèle à elle-même, solidaire dans le sacrifice et dans la lutte », a expliqué le président du Sénat, avant d’ouvrir la séance de questions au gouvernement.
À 19 ans, Hubert Germain fut l’un des premiers à rejoindre le général de Gaulle en juin 1940 en Angleterre et à intégrer les Forces françaises libres. De sa participation à la campagne de Syrie en 1941 au débarquement de Provence en 1944, en passant par la bataille de Bir Hakeim en 1942, le sous-lieutenant a participé à de nombreux théâtres d’opérations de la Seconde Guerre mondiale.
« Il n’a cessé de résister »
A partir des 1950, il connaît une carrière politique. Maire de Saint-Chéron (Essonne) pendant douze ans, il participera aux gouvernements de Pierre Messmer dans les années 1970, en tant que ministre des Postes et Télécommunications ou encore ministre des Relations avec le Parlement. Il fut également député, dans trois législatures.
Il sera inhumé le 11 novembre dans la crypte du mémorial de la France combattante au Mont Valérien. « Il n’a cessé de résister », a salué Gérard Larcher. « Il déclarait il y a plus de 100 ans : quand le dernier d’entre nous sera mort, la flamme s’éteindra, mais il restera toujours des braises, et il faut aujourd’hui en France des braises ardentes ! »
Les sénateurs et les membres du gouvernement ont ensuite observé une minute de silence. la veille, c’est la ministre des Armées, Florence Parly, qui avait annoncé le décès d’Hubert Germain, lors de l’ouverture d’une audition.