L’incarcération de Balkany n’a rien “d’exceptionnel”, selon Belloubet

L’incarcération de Balkany n’a rien “d’exceptionnel”, selon Belloubet

La ministre de la Justice Nicole Belloubet a estimé dimanche que l'incarcération de Patrick Balkany n'avait rien "d'exceptionnel"...
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La ministre de la Justice Nicole Belloubet a estimé dimanche que l'incarcération de Patrick Balkany n'avait rien "d'exceptionnel" et a trouvé "choquant" que son épouse Isabelle, jugée également coupable de fraude fiscale, lui ait succédé à la mairie de Levallois-Perret.

Condamné vendredi à quatre ans de prison ferme et à dix ans d'inéligibilité pour avoir soustrait des millions d'euros au fisc, M. Balkany a été écroué dans la foulée en vertu d'un mandat de dépôt prononcé à l'audience.

"Ce n'est pas exceptionnel, cela arrive" en matière de fraude fiscale, a estimé Nicole Belloubet au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, répondant aux critiques suscitées par cette décision chez certains politiques.

"Les magistrats sont libres des choix qu'ils font et le mandat de dépôt n'est pas une exception", a-t-elle poursuivi, assurant par ailleurs que la lutte contre la fraude fiscale faisait partie des "priorités" du gouvernement.

"C'est une priorité pour les magistrats et pour la société parce que nous savons bien que c'est là que se joue la démocratie, c'est dans la confiance des citoyens", a estimé la ministre.

Mme Belloubet a par ailleurs jugé qu'il serait "curieux" que M. Balkany, qui a fait appel de sa condamnation et a déposé une demande de remise en liberté, brigue à nouveau la mairie de Levallois-Perret lors des municipales de 2020.

"Il y aurait une forme d’incohérence évidemment. Les électeurs jugeront, a-t-elle souligné. "Ayant fait l'objet d'une telle condamnation, ce serait curieux".

La ministre s'est par ailleurs étonnée de la situation à Levallois où Isabelle Balkany, condamnée à trois ans ferme et dix ans inéligibilité mais sans mandat de dépôt, a succédé à son mari en tant que première adjointe conformément aux règles en vigueur.

"La règle de droit s'applique ainsi", a-t-elle admis, mais "on peut trouver que c'est choquant du point de vue politique (...). Je trouve que c'est choquant mais comment faire?".

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