Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
« L’indemnisation des démissionnaires va créer des effets d’aubaine » selon François Hommeril
Par Helena Berkaoui
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François Hommeril était reçu par le chef de l’État, ce matin à l’Élysée. Six autres représentants des partenaires sociaux sont attendus à l’Élysée aujourd’hui et Laurent Berger (CFDT) demain. La formation professionnelle, l’apprentissage et l’assurance maladie sont au cœur des discussions avec le chef de l’État. En préalable, François Hommeril a rappelé que « la CFE-CGC est particulièrement défavorable aux ordonnances, » précisant que cette « méthode de concertation (…) ne produit pas de résultats partagés et il y a lieu de changer de méthode. » Le président de la CFE-CGC a formulé ses craintes de voir l’assurance chômage élargie aux démissionnaires, il évoque le risque d’un « effet d’aubaine » et redoute le coût de cette mesure. Concernant la formation professionnelle, François Hommeril a fait part des « grands doutes que nous avons sur l’individualisation des droits » au président de la République. Pour ce qui est de l’apprentissage, il relève le fait que « les entreprises aujourd’hui ont plus de coût à accueillir des apprentis qu’à en avoir du bénéfice. »
Sur l’assurance chômage, le président de la CFE-CGC fixe « une ligne rouge, » « une étatisation du système » qui remettrait en question le « caractère contributif », « assurantiel » et « solidaire » du régime. Le financement et la gouvernance du régime devraient être réformés. Le gouvernement souhaite que l’assurance chômage ne soit plus seulement financée par les cotisations mais aussi par la CSG. La gouvernance du régime de l’assurance chômage devrait passer d’une gestion paritaire entre les partenaires sociaux à une gestion tripartite avec un pilotage de l’État. Pour François Hommeril, « l'indemnisation des démissionnaires va créer des effets d'aubaine » il redoute aussi que cette mesure ait une incidence sur les indemnisations elle-même. Le président de la CFE-CGC s’inquiète du coût de cette réforme « l'indemnisation des démissionnaires, sur les chiffres actuels de démission, qui sont supérieurs à un million, va générer un surcoût assurantiel estimé au minimum à 8 milliards d'euros, certains disent jusqu'à 14 milliards. »