A trois semaines des élections législatives allemandes, la chancelière Angela Merkel semble indétrônable. Et ce n’est pas le débat télévisé de dimanche dernier qui l’opposait à Martin Schulz, le candidat du SPD, qui devrait inverser la tendance.
Comment une politique « à la personnalité aussi peu marquante, aussi peu flamboyante » comme la décrit le grand reporter Marion Van Renterghem, auteure d’ « Angela Merkel, l’ovni politique » a-t-elle pu connaître une « telle destinée » ?
La journaliste voit chez celle qui deviendra la première chancelière d’Allemagne, une grande habileté politique. Elle a su « attendre son moment » : Il y a chez elle « une forme de modestie et d’invisibilité qui a fait qu’elle a franchi les échelons très très progressivement et au moment venu…. il y a eu toute une série de barons de la CDU qu’elle a éliminés les uns après les autres ».
Mathématicienne devenue physicienne, Angela Merkel s’est lancée en politique au lendemain de la chute du mur de Berlin. Fille de pasteur, elle a été très marquée par son éducation protestante.
Pour Marion Van Renterghem, Angela Merkel tient sa force dans sa stabilité : « Elle a vu défiler quatre présidents français, quatre premiers ministres britanniques… trois présidents américains et elle, elle reste ». Toutefois, la chancelière « n’est pas un génie visionnaire » : « Ce n’est pas une stratège car elle n’a pas de vision à très long terme… Elle réagit quand les situations se présentent à elle ».
Lorsque l’on demande à Marion Van Renterghem qui pourrait succéder à Angela Merkel aujourd’hui, la réponse est sans appel : « dans les personnalités politiques qui l’entourent, pour le moment aucune ne s’impose véritablement ». Inoxydable, on vous disait.
OVPL Entretien intégral du grand reporter Marion Van Renterghem à propos d'Angela Merkel
L'entretien de Marion Van Renterghem en intégral