« L’intérim est un cancer qui gangrène l’hôpital », déplore Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière

« L’intérim est un cancer qui gangrène l’hôpital », déplore Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière

Invité de notre matinale, Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière, est revenu sur le recours à l’intérim en milieu hospitalier. Il dénonce un « cancer » qui « gangrène » l’hôpital et affirme que le plafonnement des gardes des intérimaires n’est pas appliqué, faute de main-d’œuvre, pour ne pas avoir à fermer des services.
Louis Mollier-Sabet

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Alors que 130 services d’urgence sont en difficulté pour accueillir leurs patients, les hôpitaux manquent de personnel hospitalier et sont souvent obligés de recourir à de l’intérim pour combler le déficit de main-d’œuvre. Le problème c’est que face à une forte demande d’intérim et une offre réduite, certains médecins ont pu en profiter pour faire monter les enchères, c’est ce qu’explique Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau et président de la Fédération Hospitalière : « Ce sont surtout les médecins qui se mettent en intérim, car ils gagnent jusqu’à 2000 euros par jour pour une vacation. Je dénonce depuis des années ce système d’intérim qui coûte à peu près 1 milliard d’euros par an sur un budget de 70 milliards pour l’hôpital. »

>> Pour en savoir plus, voir notre reportage sur la « dérive des médecins intérimaires » à Château-Chinon, dans la Nièvre

« Cette réalité n’a pas changé, elle s’est même accrue »

D’autant plus qu’au-delà du coût, c’est un fonctionnement qui n’est pas pérenne d’après Frédéric Valletoux : « La cohabitation se fait mal [entre les médecins titulaires et intérimaires], c’est un système qui fragilise l’hôpital. L’intérim, c’est un cancer qui gangrène l’hôpital et le tue à petit feu. » La loi Rist du 26 avril 2021, prévoit ainsi de plafonner les gardes dans certaines spécialités, à 1100 euros la journée, pour éviter les abus.

Mais, d’après le président de la Fédération Hospitalière : « Cette réalité n’a pas changé, elle s’est même accrue. Cette loi n’est pas appliquée parce que si on l’applique on ferme je ne sais pas combien de services. » Pour résoudre le problème, il faudrait « mettre des médecins dans les services », et pour le moment, « sauf à fermer le rideau, on a malheureusement recours à l’intérim. » La Fédération Hospitalière a donc « demandé le report de l’application de la loi » : « Si on est trop drastiques, on se prive de milliers de soignants. » « Ce n’est pas glorieux, mais c’est comme ça », conclut Frédéric Valletoux. »

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