Bruno Retailleau et son micro-parti Force Républicaine ont débattu hier soir de la place de l'Islam dans la République. Devant environ deux cents personnes, le sénateur de Vendée n’a pas hésité à attaquer directement le Président de la République sur ce thème : « Il existe un angle mort du macronisme lorsque le chef de l'État reporte cent fois le grand discours sur la laïcité qu'il a promis depuis des mois, lorsqu'il intervient à la tribune du congrès américain en louant les avantages du multiculturalisme. »
Parmi les invités, une vingtaine de parlementaires étaient présents dont principalement, parmi lesquels François-Noël Buffet, Jérôme Bascher, Michel Savin, Jacky Deromedi, Jacqueline Eustache-Brinio mais aussi l’ancienne sénatrice Isabelle Debré.
«J’appelle le Président à tenir un discours pour éclairer sur ses convictions »
Bruno Retailleau a rappelé qu’il est contre « l’institutionnalisation d’un Islam de France », « une idée qui mène tout droit sur des accommodements déraisonnables. » Il ajoute à notre micro : « On peut organiser l’Islam à partir d’une instance de dialogue, en la décentralisant. »
Le sénateur appelle « le Président à tenir un discours pour éclairer sur ses convictions car il doit aux Français un éclairage» et lui « demande aussi d’avoir un certain nombre d’actes. » Il revient alors sur une photo du couple Macron entouré de DJ Kiddy Smile et de ses danseurs lors de la fête de la musique à l'Élysée qui a fait polémique : « Quand je vois à l’Elysée un Dj avec slogan migrant, noir… On s’en fiche. La devise républicaine est qu’on est citoyen, quelle que soit la couleur de sa peau, sa croyance ou son orientation sexuelle. »
« Il ne sert à rien d’avoir une critique qui soit systématique »
Force Républicaine avait déjà été « les premiers » à présenter un projet pour une autre Europe : « l’Europe pour la France ». Bruno Retailleau souligne qu’ils sont à nouveau les premiers à le faire sur le thème de l’Islam : « Comme nous l'avions fait sur l'Europe, nous avons été les premiers à défricher et à mettre sur la table trente propositions, je voulais que nous soyons les premiers à mettre cette question importante dans le débat public. »
Il insiste en rappelant « qu’il souhaite porter le débat d’idées » et « qu’il ne sert à rien d’avoir une critique qui soit systématique. Il faut qu’on soit dans la réflexion et proposer un chemin qui ne soit pas celui d’Emmanuel Macron. Je suis persuadé que malheureusement, au bout du bout, il risque d’échouer dès lors que la réalité s’imposera. » À la question de savoir si Laurent Wauquiez n’a pas une position assez claire sur le thème de l’Islam, il répond : « Je pense qu’il a compris que la droite que la droite ne devrait pas se restreindre à l’économie. »
La soirée s’est poursuivie avec deux tables rondes intitulées « la laïcité à l’épreuve de l’Islam » et « Islam et assimilation républicaine ». Sont notamment intervenus les politologues Pascal Perrineau et Laurent Bouvet, le physicien et islamologue Ghaleb Bencheikh, le sociologue canadien Matthieu Bock-Coté, la sénatrice LR du Val-d'Oise Jacqueline Eustache-Brinio, le fondateur des écoles "Espérance Banlieues" Eric Mestrallet.