La victoire de Christiane Taubira lors de la Primaire populaire ressemble à la mauvaise nouvelle de trop pour la campagne d’Anne Hidalgo. Mais dans l’équipe de campagne de la maire de Paris, on minimise la dynamique Taubira, tout en admettant qu’au Parti socialiste, certains, en interne, préparent le coup d’après.
« L’OPA de la Primaire populaire sur le PS ne marchera pas », martèle Rémi Féraud
La victoire de Christiane Taubira lors de la Primaire populaire ressemble à la mauvaise nouvelle de trop pour la campagne d’Anne Hidalgo. Mais dans l’équipe de campagne de la maire de Paris, on minimise la dynamique Taubira, tout en admettant qu’au Parti socialiste, certains, en interne, préparent le coup d’après.
L’équipe de campagne d’Anne Hidalgo n’imaginait pas, il y a quelques mois, s’engager dans une campagne de tout repos. Le quinquennat de François Hollande, puis la déflagration de 2017 et l’implosion de la bipolarisation de la vie politique avaient déjà laissé des traces. Mais quand même. Les difficultés s’enchaînent pour la maire de Paris. Au-delà des (très) faibles scores dans les sondages, qui semblent maintenant intégrés par l’état-major du PS, des évolutions récentes mettent du plomb dans l’aile d’une campagne qui en battait déjà. « Quand on voit ce qu’il se passe en Europe, c’est la gauche sociale-démocrate, celle que représente Anne Hidalgo, qui arrive au pouvoir, on l’a encore vu dimanche dernier au Portugal » martèle Patrick Kanner. Le président du groupe socialiste au Sénat, directeur adjoint de la campagne, reste droit dans ses bottes et estime qu’Anne Hidalgo reste le dénominateur commun de la gauche de gouvernement : « On a encore 70 jours pour aboutir à ce rassemblement, ce n’est pas simple, mais Anne Hidalgo est dans cet état d’esprit. »
Primaire populaire : « Cette démarche ne peut se substituer à l’investiture donnée par le PS à Anne Hidalgo »
Les appels au rassemblement sont à la mode, et paradoxalement, les candidatures se multiplient. Celle de Christiane Taubira a en quelque sorte été validée par les résultats de la Primaire populaire dimanche soir. « C’est une difficulté supplémentaire », concède Rémi Féraud, sénateur socialiste de Paris lui aussi proche d’Anne Hidalgo. Pourtant, au groupe socialiste du Sénat, pas d’affolement, même loin des caméras. « On n’a pas grand-chose à perdre » confie un sénateur socialiste, qui tient à faire remarquer que Christiane Taubira n’est pas bien au-dessus d’Anne Hidalgo dans les sondages, et ne bénéficie pour le moment pas d’un « effet-primaire » transcendant. La faute à un processus mal conçu pour Patrick Kanner : « J’ai beaucoup de respect pour cette démarche citoyenne sincère de gens qui veulent le rassemblement à gauche. Mais je regrette que ce dispositif original n’ait pas été accepté par Yannick Jadot, ce qui aurait permis de dégager celui ou celle qui était le mieux placé pour être un concurrent réel de M. Macron »
Le président du groupe socialiste au Sénat ne semble d’ailleurs pas avoir été convaincu par la méthode du scrutin au jugement majoritaire employée : « Une vraie alliance aurait pu se faire au travers d’un départage, c’est ça une vraie primaire, on choisit quelqu’un avec deux tours. Ce qu’il s’est passé dimanche, c’est une simple notation. Je ne suis pas sûr que les gens aient bien choisi entre passable, assez bien, bien… C’est une indication, mais ne faisons pas d’une simple indication le vote du 10 avril prochain. » Ainsi, Patrick Kanner, conteste la légitimité donnée par la Primaire populaire à Christiane Taubira et l’attrait que la candidature de cette dernière pourrait exercer sur des cadres du Parti socialiste, qui a pourtant investi Anne Hidalgo : « Je porte aussi un intérêt à cette démarche. Simplement, elle ne peut pas se substituer à l’investiture donnée par le Parti socialiste à Anne Hidalgo, qui a gagné à 75 % contre Stéphane Le Foll. Cela n’a pas réuni autant de monde, certes, mais elle a sa valeur juridique. »
« Les socialistes convaincus par la candidature Taubira se comptent sur les doigts d’une main »
Pour autant, la candidature de Christiane Taubira complique les choses. Benoît Payan, maire socialiste de Marseille, a déjà annoncé qu’il donnera son parrainage à Christiane Taubira, tout en dénonçant une situation « pathétique » à gauche, alors que la numéro 2 du PS, Corinne Narassiguin a affirmé dans le JDD qu’il « fallait qu’il puisse y avoir un dialogue » avec l’ancienne ministre de François Hollande. Mais pour Rémi Féraud, « cette OPA sur les socialistes par le biais de la primaire populaire n’a pas marché et ne marchera pas. Les socialistes convaincus par la candidature Taubira se comptent sur les doigts d’une main. » Il est vrai qu’au Sénat par exemple, aucun des anciens soutiens d’Arnaud Montebourg n’a rejoint la campagne de Christiane Taubira comme cela avait pu être pressenti au moment du retrait de ce dernier. Ni Laurence Rossignol, ni Jérôme Durain, ni Mickaël Vallet ne semblent vouloir rejoindre l’ancienne Garde des Sceaux. « Un véritable échec » pour l’équipe de campagne Taubira d’après un cadre du groupe socialiste. Un cadre du PS semble même surpris par « le vide » sur lequel a finalement débouché une candidature Taubira finalement « décevante » sur le fond.
Même affaiblis, les socialistes restent des socialistes.
En fait, en interne, ce n’est pas tant la candidature de Christiane Taubira que des divisions au sein même du Parti socialiste qui peuvent poser problème à l’équipe de campagne qu’Anne Hidalgo. Pour comprendre, il faut remonter au dernier du Congrès du Parti socialiste à Villeurbanne, où la motion dite « Texte d’orientation (TO) B » d’Olivier Faure – qui mentionnait explicitement la candidature d’Anne Hidalgo – l’avait largement emporté sur le TOA d’Hélène Geoffroy. Avec un score historique pour le TOB, « le soutien des militants à Olivier Faure au Congrès était incontestable » résume Rémi Féraud. Oui, mais « même affaiblis, les socialistes restent des socialistes » confie le sénateur de Paris, qui regrette « des tensions qui existent autour de l’après 2022, autour de débats stratégiques qui concernent le Parti socialiste et assez peu les électeurs. » Derrière le folklore des courants socialistes, la pomme de la discorde entre le « TOA » et le « TOB » serait la position critique d’Olivier Faure vis-à-vis du quinquennat de François Hollande. Cela pourrait expliquer que ce-dernier laisse quelques petites phrases ambiguës dont il a le secret, lui échapper à propos de sa position dans cette élection présidentielle. En tout état de cause, « ce n’est pas le moment de préparer le prochain Congrès », rappelle Rémi Féraud, qui reste convaincu « que le moment venu, les socialistes feront corps autour de la candidature d’Anne Hidalgo. » À 70 jours du premier tour, le temps presse.
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