Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
L’opposant à la guerre en Irak, le buveur de bière : Chirac vu par la presse internationale
Par Public Sénat
Publié le
Il aura représenté la France sur la scène internationale pendant 12 ans. Si la disparition de Jacques Chirac n’occupe pas nécessairement la une des médias dans le monde, elle figure cependant parmi les principales informations de la journée. Pour de nombreux pays dans le monde, le président français est resté célèbre pour son « non » à la guerre en Irak en 2003. C’est ce que rappelle le Washington Post, qui parle d’un « président exubérant, haut en couleur ». Insistant sur son « franc-parler », le quotidien américain se souvient de son « plaidoyer pour un monde multipolaire ». Dans un long portrait nourri de détails sur sa longue carrière politique ou encore sur les affaires qui ont terni sa période à la mairie de Paris, le « WaPo » décrit Jacques Chirac ainsi : « C’était un candidat accompli qui semblait se délecter de l’ennui d’assister à des foires agricoles, caresser des vaches ou encore poser avec des bébés ».
Ce résumé se retrouve dans bien d’autres journaux, comme au Danemark. « Il était le président jovial qui a dit non à la guerre en Irak », titre le Berlingske, le plus ancien quotidien du pays, retenant surtout le capital popularité acquis au fil du temps par l’ancien président. « Malgré des scandales de corruption et des résultats politiques mitigés, Jacques Chirac était aimé de ses compatriotes qui, dans les sondages, l’avaient désigné comme le président le plus sympathique de l’histoire française récente. »
Au Royaume-Uni, le Guardian le considère d’abord comme celui qui « mené l’opposition à la guerre en Irak », avant de rappeler qu’il fut le premier président français à reconnaître la responsabilité de la France dans la Shoah. Pour ce journal de référence au Royaume-Uni, orienté au centre-gauche, Jacques Chirac a marqué l’histoire politique par sa longévité : il y est décrit comme « un prétendu voyou sympathique qui a eu l’une des plus longues carrières politiques en Europe ».
Outre-Rhin, où Jacques Chirac constituait l’un des visages marquants de l’amitié franco-allemande, aux côtés de Gerhard Schröder et d’Angela Merkel, le successeur de François Mitterrand est vu comme « le dernier président français qui avait de l’envergure », explique Die Welt. Le journal conservateur résume le gaulliste comme un bon vivant. « Il aimait manger de la tête de veau, il a bu de la bière avec Helmut Kohl : Jacques Chirac était conservateur et terre à terre. Il a échoué dans ses réformes économiques, mais les Français l'aimaient. »
En Italie, La Repubblica reprend pour l’un de ses titres le célèbre sobriquet que lui a affublé Georges Pompidou : « Adieu à l'ancien président Jacques Chirac, le bulldozer de France qui a marqué l'histoire ». Dans le résumé de son article, le journal italien insiste sur les contradictions qui entouraient l’ancien chef de l’État : « Fidèle et traître, ultra-libéral et défenseur du bien-être, pro-atlantique mais avec la tentation de s'opposer à la superpuissance américaine ».