L’Union européenne à l’épreuve du Coronavirus
Retards européens sur la vaccination, crise de confiance en Bruxelles, désaccords sur les stratégies sanitaires et les réponses économiques entre les 27 : Peut-on parler de désunion européenne ? Face à une crise sans précédent, c’est l’idée européenne même qui joue son avenir.

L’Union européenne à l’épreuve du Coronavirus

Retards européens sur la vaccination, crise de confiance en Bruxelles, désaccords sur les stratégies sanitaires et les réponses économiques entre les 27 : Peut-on parler de désunion européenne ? Face à une crise sans précédent, c’est l’idée européenne même qui joue son avenir.
Marie Bremeau

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C’est au tour de l’Organisation mondiale de la santé de dénoncer la « lenteur inacceptable de la vaccination en Europe ». Dans la course aux vaccins contre le Covid, l’Union européenne apparaît à la traîne et les critiques se font de plus en plus violentes contre Bruxelles.

« Fiasco vaccinal »

Sans surprise, l’eurodéputé du rassemblement national Nicolas Bay dresse un constat désastreux. « L’Union européenne telle qu’elle est organisée et orientée politiquement nous conduit droit dans le mur. Et on le voit avec ce fiasco vaccinal. On nous a toujours dit que l’Union Européenne c’était l’échelon d’efficacité en cas de crise. La crise financière en 2008, l’UE a été inopérante, la crise migratoire en 2015, l’UE était absente, incapable de protéger ses frontières extérieures, et aujourd’hui avec la crise sanitaire, l’UE n’était pas à la hauteur de l’anticipation, pas à la hauteur de la coordination. »

Tout avait pourtant commencé par un sursaut fédéraliste sur deux fronts : l’achat en commun de vaccins, constituant les prémices d’une Europe de la santé, et un endettement inédit dans le cadre d’un plan de relance de 750 milliards d’euros, mais les lendemains déchantent. Et les eurosceptiques comme Nicolas Bay n’ont plus qu’à surfer sur une réalité qui sert leur cause. « Les pays qui ont acheté par eux-mêmes de leur propre initiative des vaccins sans œillère idéologique, en se tournant notamment vers les vaccins produits par la Russie et la Chine s’en sortent mieux. Et les Britanniques qui ont quitté l’UE à la fin de l’année 2020 aujourd’hui sont à un niveau de vaccination 4 fois supérieur à la France, l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne. »

« La coopération est vraiment le seul chemin pour sortir de cette pandémie »

Si l’Union européenne apparaît aujourd’hui fragilisée, ses défenseurs, à l’image de l’eurodéputé allemand Daniel Freund (Les Verts) ne désarment pas pour autant et fustigent les attaques politiciennes de certains. « Ça, c’est toujours la réaction de beaucoup de politiciens nationaux : si quelque chose va bien, c’est grâce à eux et si quelque chose va mal c’est la faute de l’Europe. Je ne veux même pas imaginer le désordre et le chaos qu’on aurait aujourd’hui si tous les Etats membres avaient essayé d’acheter eux-mêmes. On aurait quelques Etats qui auraient des vaccins et une grande majorité d’Etats jusqu’à ce jour n’aurait pas reçu encore de doses de vaccins. La coopération est vraiment le seul chemin pour sortir de cette pandémie. »

Le chantier de l’Europe de la santé

Ne pas enterrer trop vite l’Union européenne. Et même si la mise en œuvre de la stratégie vaccinale s’est avérée problématique, bon nombre d’élus européens rappelle que la santé n‘est pas une compétence dévolue à Bruxelles et plaide donc l’indulgence et la patience. C’est le cas d’Ondrej Kovarik, eurodéputé tchèque (Renew), déjà tourné vers l’avenir. « On est en train de gérer une crise d’urgence. Or, pour bâtir une Union de la santé, cela se construit sur le long terme ».

Retrouvez l’intégralité de l’émission ici.

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