La baisse de cinq euros des APL examinée mercredi au Conseil d’Etat
"Cinq euros, c'est la nourriture pour une journée". Le Conseil d'Etat examinera mercredi le recours du collectif "Vive l'APL"...

La baisse de cinq euros des APL examinée mercredi au Conseil d’Etat

"Cinq euros, c'est la nourriture pour une journée". Le Conseil d'Etat examinera mercredi le recours du collectif "Vive l'APL"...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

"Cinq euros, c'est la nourriture pour une journée". Le Conseil d'Etat examinera mercredi le recours du collectif "Vive l'APL" contre la baisse de cinq euros des aides au logement annoncée en juillet par le gouvernement et qui avait provoqué un tollé.

Le collectif, qui rassemble plus de 70 organisations de défense des locataires et mal-logés, d'étudiants, syndicats et bailleurs sociaux, a saisi la plus haute juridiction administrative en référé, une procédure d'urgence.

Il lui demande la suspension du décret et d'un arrêté du 28 septembre mettant en œuvre cette baisse forfaitaire, qui touche sans distinction 6,5 millions de bénéficiaires, depuis le 1er octobre.

"Cinq euros, c'est un repas, les céréales pour le petit-déjeuner des enfants, le poulet, du lait", énumère la Fondation Abbé-Pierre qui fait partie du collectif. "Cinq euros de moins par mois, ça n'a rien d'anodin pour des personnes qui connaissent des incidents de paiement ou sont surendettées", ajoute l'association.

L'annonce de cette baisse en juillet par le gouvernement avait provoqué la colère de l'ensemble des associations de lutte contre le mal-logement et du secteur du logement social. La Cnaf (Caisse nationale des allocations familiales) et le Conseil national de l'habitat (CNH) avaient tous deux émis dans la foulée des avis défavorables à ces textes.

"Il s'agit de gens qui sont d'ores et déjà face à des situations d'urgence et de précarité, et à qui l'on va retirer des moyens de subsistance déjà insuffisants. Cela pose des problèmes en termes de liberté et d'atteinte aux droits fondamentaux", a expliqué l'avocat du collectif, Me Patrice Spinosi.

Dans cette première procédure d'urgence - un référé-suspension -, un juge se prononcera, dans un délai habituel de quelques jours, sur la suspension ou pas de l'application des textes. Le Conseil d'Etat se prononcera ensuite, plusieurs mois plus tard, sur le fond de l'affaire.

L'objectif du collectif est de voir finalement le conseil d'Etat prendre "la décision d'annuler définitivement ces textes qui présentent des atteintes notamment au droit au logement et au droit à l'égalité", a expliqué Me Spinosi.

"Il est inacceptable que des personnes en situation d'extrême précarité se voient imposer une diminution encore plus importantes de leurs revenus avec une baisse des APL", a-t-il ajouté, soulignant que l'application rapide de cette mesure "a eu des conséquences pratiques sur la vie des requérants".

Cette baisse de 5 euros des APL est distincte de celle que le gouvernement veut mettre en place dans le seul logement social, en échange d'une baisse des loyers afin que la mesure n'ait pas d'impact pour les locataires.

Partager cet article

Dans la même thématique

La baisse de cinq euros des APL examinée mercredi au Conseil d’Etat
4min

Politique

Réforme des retraites : « La suspension est un leurre, elle sera retoquée en commision mixte paritaire », avertit Cécile Cukierman (PCF)

Au Sénat, la droite et une partie de la gauche tombent d’accord sur une chose : la procédure parlementaire permettra à la droite et le centre d’enterrer la suspension de la réforme des retraites. Un fait qui inspire de la sérénité à Claude Malhuret (Horizon) sur la possibilité de réécrire la copie de Sébastien Lecornu, et pousse au contraire Cécile Cukierman (PCF) à enjoindre les députés de gauche à le prendre en compte dans leur vote de la censure ce jeudi.

Le

Paris: Questions au gouvernement Assemblee nationale
4min

Politique

Budget : l’abandon du 49.3 va-t-il prendre les socialistes à leur propre piège ?

Avec le non-recours au 49.3, les socialistes ont été entendus par Sébastien Lecornu. Mais ils sont désormais contraints à voter le budget de la Sécurité sociale pour valider la suspension de la réforme des retraites. Un véhicule législatif confirmé par le Premier ministre, ce mercredi. Sans cette arme du parlementarisme rationalisé, les budgets de la Sécurité sociale comme celui de l’Etat seront également amendés par la droite. Ce qui pourrait amener à des copies finales difficiles à assumer pour les socialistes.

Le

Direct. Suivez la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu devant le Sénat
30min

Politique

Sébastien Lecornu accueilli froidement au Sénat : revivez les temps forts de la déclaration de politique générale

Le Premier ministre s'est exprimé devant les sénateurs pour sa déclaration de politique générale. Suspension de la réforme des retraites, décentralisation, budget...Le discours de Sébastien Lecornu était différent de celui prononcé à l'Assemblée la veille. Si l'ambiance était plus calme qu'au Palais Bourbon, l'accueil des sénateurs n'en était pas pour autant très enthousiaste.

Le

La baisse de cinq euros des APL examinée mercredi au Conseil d’Etat
9min

Politique

Budget : « Incertain » en 2029, le passage à 3 % de déficit arrivera « au mieux en 2031 », alerte Pierre Moscovici

« Le scénario économique pour l’année 2026 repose sur une hypothèse optimiste », affirme devant le Sénat Pierre Moscovici, président du Haut conseil des finances publiques. Il doute de la capacité du gouvernement à atteindre ses objectifs, avec un budget dont la copie finale est très incertaine. Seule « bonne nouvelle » : « Un début d’amélioration de nos finances publiques » en 2025, après « le bug majeur de 2024 ».

Le