Philippe Martinez est revenu sur la question du calendrier des négociations qui mérite, selon lui, d’être précisé, à la suite d’un « échange d’une heure avec le Premier ministre et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. »
Souhaitant aller vite pour réformer le code du travail, l'Elysée a précisé la semaine dernière vouloir une ratification des ordonnances « d'ici la fin de l'été », soit avant le 21 septembre prochain. « C'est plutôt une histoire de saison, le calendrier. Où finit l'été et combien de temps faut-il au gouvernement pour échanger, prendre en compte les propositions des organisations syndicales ? », a ironisé Philippe Martinez.
« En tout cas, je n'ai pas compris que ça serait fin août, le calendrier », a-t-il ajouté, expliquant « qu’on n'a pas plus de précision, et nous avons réclamé du temps ; il faut largement que ça aille au-delà de l'été, c'est-à-dire le 21 septembre. »
Pour sa part, Laurent Berger souhaite que le temps de la concertation dure jusqu’à la fin du mois de septembre. « Le temps nécessaire à la concertation est un des éléments principaux portés par la CFDT » a-t-il rappelé. « Il me semble qu’il faut se laisser jusqu’à fin septembre pour discuter » a souligné le secrétaire général de la CFDT.
Laurent Berger : « Le temps nécessaire à la concertation est un des éléments principaux portés par la CFDT. »
« Je trouve scandaleux la façon dont le ministre de l’Economie a fait la leçon aux salariés de GM&S. »
Philippe Martinez : « Je trouve scandaleux la manière dont Bruno Le Maire a fait la leçon aux ouvriers de GM&S. »
Philippe Martinez a aussi fustigé l’attitude de Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie : « je trouve scandaleux la façon dont le ministre de l’Economie a fait la leçon aux salariés de GM&S, en les ayant croisés deux minutes à Bercy, et en leur expliquant qu’il fallait qu’ils fassent preuve de plus d’efficacité et qu’ils améliorent le niveau de productivité dans l’entreprise. » De même, le secrétaire général est revenu sur le « conflit actuel dans le transport des produits dangereux », qui est, selon lui, « la responsabilité des employeurs » qui n’acceptent pas de les recevoir.
Philippe Martinez : « Le conflit actuel dans le transport des produits dangereux est la responsabilité des employeurs. »
« Nous avons fait, avec le Premier ministre, un tour d'horizon des réformes proposées par le président de la République » a résumé le secrétaire général de la CGT. « Le Premier ministre a souligné les mesures sur le code du travail et a indiqué qu’il était ouvert à toutes les propositions. » Philippe Martinez a pu réaffirmer devant le Premier ministre et la ministre du Travail que la CGT était opposée à la suppression de la hiérarchie des normes, même si « certains sujets peuvent être discutés en entreprise » a-t-il nuancé.
Philippe Martinez : « Nous avons fait, avec le premier ministre, un tour d'horizon des réformes proposées par le président de la République. »
Philippe Martinez a également rappelé son opposition à la barémisation des indemnités prud'homales, expliquant que le licenciement n’est pas un « produit de supermarché », une opinion partagée par son homologue de la CFDT, Laurent Berger. Il a également indiqué être contre la fusion des instances des salariés, expliquant que « chaque instance a des prérogatives différentes. » Laurent Berger a, quant à lui, rappelé l’opposition de la CFDT à la fin du compte pénibilité.
Sur les retraites et l’assurance chômage, Philippe Martinez a regretté que ces questions soient moins urgentes aux yeux du Premier ministre. Ce dernier « les considère comme des problèmes de dépenses, alors qu’elles devraient être des problèmes de recettes » a-t-il pointé du doigt.
Philippe Martinez : « Le Premier ministre considère l'assurance chômage comme un problème de recette et non de dépense. »
Enfin, Philippe Martinez devrait rencontrer la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, demain, et Laurent Berger à la fin de la semaine. Ce dernier a, par ailleurs, indiqué que le Premier ministre avait promis une lettre de cadrage du gouvernement en fin de semaine prochaine.