La CGT et la CFDT contestent le calendrier du gouvernement

La CGT et la CFDT contestent le calendrier du gouvernement

Dans le cadre du projet de réforme du droit du travail, Edouard Philippe, le premier ministre, et Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, ont reçu à Matignon Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT et Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT.
Public Sénat

Par Pierre de Boissieu et Alice Bardo

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Philippe Martinez est revenu sur la question du calendrier des négociations qui mérite, selon lui, d’être précisé, à la suite d’un « échange d’une heure avec le Premier ministre et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. »

Souhaitant aller vite pour réformer le code du travail, l'Elysée a précisé la semaine dernière vouloir une ratification des ordonnances « d'ici la fin de l'été », soit avant le 21 septembre prochain. « C'est plutôt une histoire de saison, le calendrier. Où finit l'été et combien de temps faut-il au gouvernement pour échanger, prendre en compte les propositions des organisations syndicales ? », a ironisé Philippe Martinez.

« En tout cas, je n'ai pas compris que ça serait fin août, le calendrier », a-t-il ajouté, expliquant « qu’on n'a pas plus de précision, et nous avons réclamé du temps ; il faut largement que ça aille au-delà de l'été, c'est-à-dire le 21 septembre. »

Pour sa part, Laurent Berger souhaite que le temps de la concertation dure jusqu’à la fin du mois de septembre. « Le temps nécessaire à la concertation est un des éléments principaux portés par la CFDT » a-t-il rappelé. « Il me semble qu’il faut se laisser jusqu’à fin septembre pour discuter » a souligné le secrétaire général de la CFDT.

Laurent Berger : « Le temps nécessaire à la concertation est un des éléments principaux portés par la CFDT. »
00:48

« Je trouve scandaleux la façon dont le ministre de l’Economie a fait la leçon aux salariés de GM&S. »

Philippe Martinez : « Je trouve scandaleux la manière dont Bruno Le Maire a fait la leçon aux ouvriers de GM&S. »
00:31

Philippe Martinez a aussi fustigé l’attitude de Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie : « je trouve scandaleux la façon dont le ministre de l’Economie a fait la leçon aux salariés de GM&S, en les ayant croisés deux minutes à Bercy, et en leur expliquant qu’il fallait qu’ils fassent preuve de plus d’efficacité et qu’ils améliorent le niveau de productivité dans l’entreprise. » De même, le secrétaire général est revenu sur le « conflit actuel dans le transport des produits dangereux », qui est, selon lui, « la responsabilité des employeurs » qui n’acceptent pas de les recevoir.

Philippe Martinez : « Le conflit actuel dans le transport des produits dangereux est la responsabilité des employeurs. »
00:58

« Nous avons fait, avec le Premier ministre, un tour d'horizon des réformes proposées par le président de la République » a résumé le secrétaire général de la CGT. « Le Premier ministre a souligné les mesures sur le code du travail et a indiqué qu’il était ouvert à toutes les propositions. » Philippe Martinez a pu réaffirmer devant le Premier ministre et la ministre du Travail que la CGT était opposée à la suppression de la hiérarchie des normes, même si « certains sujets peuvent être discutés en entreprise » a-t-il nuancé.

Philippe Martinez : « Nous avons fait, avec le premier ministre, un tour d'horizon des réformes proposées par le président de la République. »
00:58

Philippe Martinez a également rappelé son opposition à la barémisation des indemnités prud'homales, expliquant que le licenciement n’est pas un « produit de supermarché », une opinion partagée par son homologue de la CFDT, Laurent Berger. Il a également indiqué être contre la fusion des instances des salariés, expliquant que « chaque instance a des prérogatives différentes. » Laurent Berger a, quant à lui, rappelé l’opposition de la CFDT à la fin du compte pénibilité.

Sur les retraites et l’assurance chômage, Philippe Martinez a regretté que ces questions soient moins urgentes aux yeux du Premier ministre. Ce dernier « les considère comme des problèmes de dépenses, alors qu’elles devraient être des problèmes de recettes » a-t-il pointé du doigt.

Philippe Martinez : « Le Premier ministre considère l'assurance chômage comme un problème de recette et non de dépense. »
00:58

Enfin, Philippe Martinez devrait rencontrer la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, demain, et Laurent Berger à la fin de la semaine. Ce dernier a, par ailleurs, indiqué que le Premier ministre avait promis une lettre de cadrage du gouvernement en fin de semaine prochaine.

 

 

 

Dans la même thématique

La CGT et la CFDT contestent le calendrier du gouvernement
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le

Paris: Emmanuel Macron Receives President Of Guinea-Bissau Umaro Sissoco Embalo
4min

Politique

« Réguler les égos » : comment Emmanuel Macron conçoit son rôle dans son camp

Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…

Le

La CGT et la CFDT contestent le calendrier du gouvernement
4min

Politique

Gouvernement : « On ne peut pas simplement trépigner et attendre que le Président veuille démissionner », tacle Olivier Faure

Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.

Le