Des responsables politiques de droite ou de gauche ont affiché mercredi leur volonté d'éviter la "polémique", en pleine crise de coronavirus, sur les déclarations de l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sans pour autant minimiser les révélations.
La candidate LREM à la mairie de Paris a affirmé avoir prévenu le Premier ministre, Édouard Philippe, dès le 30 janvier de la gravité de l'épidémie de coronavirus, qualifiant de "mascarade" les élections municipales, expression qu'elle a ensuite dit regretter.
"Le moment n'est pas à la polémique", a jugé mercredi le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau après s'être tout de même interrogé sur Sud Radio: "a-t-elle craqué? Les informations qu'elle donne sont-elles exactes?"
La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a appelé sur RTL à "l'union nationale" et à "ne pas avoir de crise de conscience et d'état d'âme" car "aujourd'hui on est tous en guerre".
Son homologue des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a affirmé sur Europe 1 qu'il n'avait "pas de temps à passer sur une polémique" au milieu de la gestion de l'épidémie de coronavirus.
A gauche, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a expliqué sur France 2 ne pas vouloir "entrer dans une polémique parce que nous avons besoin d'unité pour avancer".
Mais "le moment du bilan viendra" et, "à ce moment-là, il faudra poser des questions", a ajouté le député de Seine-et-Marne.
Le vice-président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a cependant estimé, également sur France 2, que "malgré l'unité nationale qu'impose cette période (...), on ne peut pas se taire", jugeant que Mme Buzyn "revendiqu(ait) un mensonge d’État, une non assistance à population en danger".
M. Bardella a accusé l’exécutif de n'avoir "rien anticipé sur la réquisition des productions de stocks de masques" ni "sur la fermeture des frontières" ni "sur les procédures de confinement". "Le moment de rendre des comptes pour le gouvernement viendra, une fois que cette crise sera passée".