Emmanuel Macron? "un personnage de roman" pour l'écrivain Philippe Besson, un proche du président et de son épouse, qui raconte l'irrésistible...
La conquête de l’Elysée d’Emmanuel Macron racontée comme un roman
Emmanuel Macron? "un personnage de roman" pour l'écrivain Philippe Besson, un proche du président et de son épouse, qui raconte l'irrésistible...
Par Alain JEAN-ROBERT
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Emmanuel Macron? "un personnage de roman" pour l'écrivain Philippe Besson, un proche du président et de son épouse, qui raconte l'irrésistible conquête de l’Élysée dans un livre politique qui se lit évidemment comme un roman.
Portrait intime, récit d'une aventure, "Un personnage de roman" (Julliard), le livre le plus attendu et le plus secret de la rentrée littéraire, est tout cela à la fois.
L'auteur d'"Arrête avec tes mensonges" n'est pas un croyant de la dernière heure. Philippe Besson a cru au destin d'Emmanuel Macron le jour même où celui-ci a claqué la porte du gouvernement, le 30 août 2016. "Cette fois, j'en suis persuadé: il y va (...) Il part à l'abordage".
Mieux, en voyant Emmanuel Macron au journal télévisé, le soir du 30 août, le romancier ne doute plus. "Il se produit en moi une chose étrange. L'apparition provoque une illumination, une révélation. Je pense: cet homme sera président un jour".
Le président sortant François Hollande, raccompagné par son successeur Emmanuel Macron, quitte l'Elysée le 14 mai 2017
AFP/Archives
"C'est cette impression d'irrésistible qui décide le livre. Je songe: je vais écrire l'histoire de l'homme qui devient président", écrit Besson, se retrouvant ainsi sur les traces de Yasmina Reza avec Nicolas Sarkozy ("L'aube, le soir ou la nuit") et de Laurent Binet avec François Hollande ("Rien ne se passe comme prévu").
La proposition de Besson de se glisser dans la campagne de celui qui n'est pas encore officiellement candidat à la présidence est vite acceptée par Emmanuel Macron. "Il dit: c'est d'accord. Sans rien exiger en retour. Aucun contrôle. Aucune relecture".
Avec Besson on se retrouve au cœur de la campagne macronienne. Le candidat, qui tutoie l'écrivain, se confie. "Si j'aimais tant que ça les puissances de l'argent, je serais resté dans cet univers. Mais je n'aimais pas le cynisme qui s'en dégage", dit Macron.
- Le nihiliste de l’Élysée -
Les journalistes sont regardés avec une certaine condescendance. "Les journalistes, comme souvent suiveurs d'opinion, flairent aussitôt le filon. Ils se rangent, plus ou moins ouvertement, derrière l'enfant prodige, tant qu'il a les faveurs du peuple", écrit Besson.
Les plus politiques guetteront les "petites phrases". Elles ne manquent pas. "Juppé est en mode planeur. Il perdra" les primaires de la droite, dit très tôt Macron encore persuadé qu'il devra affronter Nicolas Sarkozy.
Emmanuel Macron sur le plateau de TF1, le 27 avril 2017
POOL/AFP/Archives
"François Hollande est un nihiliste", dit-il du locataire de l’Élysée avant que le président annonce qu'il renonce à se représenter. Le soir de l'annonce, Emmanuel Macron est sonné. "Son regard est vitreux. L'homme est ébranlé". Macron, explique Besson, se demande alors si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle pour lui.
Trouve-t-on des critiques même feutrées à l'encontre de celui que Besson appelle "Emmanuel M."? Non! si ce n'est de trouver "absurde" le titre du livre de campagne du candidat intitulé "Révolution".
Mais le romancier est honnête et justifie son parti-pris. "J'ai abdiqué ma neutralité (si j'en ai jamais eu). Je me rends compte que j'ai envie qu'il y arrive". Et il ajoute avec humour: "Pour la France ou pour mon livre?".
Le soir du premier tour, avant les résultats officiels, Emmanuel Macron sait déjà qu'il sera présent au second tour. "Comment tu te sens?", lui demande Besson. "Il sourit: +c'est la fin de l'innocence+. Il savoure: +qui l'eût cru? Eh bien, nous!+. Je le vois animé d'une joie grave".
La suite, tout le monde la connaît. Le 8 mai, Emmanuel Macron "devient le plus jeune président de la République dont la France se soit jamais dotée".
L'auteur reverra Emmanuel Macron en tête à tête un soir de juin. Les deux hommes parlent de l'exercice du pouvoir, de la solitude qu'elle engendre, de la mort qui accompagne la fonction présidentielle.
Mais Philippe Besson a une dernière question: "+Au fait Emmanuel, pas de regret de ne pas être devenu écrivain?+ Sa réponse fuse: +La vie n'est pas finie+".
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