La passation de pouvoir entre Nicolas Hulot, ministre sortant et François de Rugy, nouvellement nommé au poste de ministre de la Transition écologique, s’est faite dans l’émotion pour l’un et la réserve pour l’autre. François de Rugy va devoir succéder à une personnalité très aimée des Français et imposer son style. Danielle Simonnet, oratrice nationale de la France insoumise et conseillère de Paris, perçoit surtout chez l’ancien président de l’Assemblée nationale, de l’opportunisme : « Ce qui est sûr, c’est que la constance de Monsieur Rugy (…) a toujours été l’opportunisme. Son grand regret c’est de ne pas avoir été ministre sous Hollande. Il n’est pas là pour ses grandes convictions écologiques, sa capacité à se battre sur ces dossiers-là. »
Fabrice Veysseyre-Redon, journaliste au groupe Ebra est beaucoup moins sévère, même s’il estime que l’ancien président de l’Assemblée nationale « a beaucoup fluctué dans ses appartenances politiques ces dernières années » : « Il a quand même fait un gros boulot à l’Assemblée nationale, il faut lui reconnaître ça. Il a fallu qu’il tienne une Assemblée un peu compliquée. Quelque chose d’assez novateur. Il va se retrouver dans une situation qui sera certainement très difficile. »
Les ministres, « de super chefs d’administration »
Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de la revue Regards, assure que François de Rugy n’y va pas de gaîté de cœur : « Je pense qu’il n’a pas du tout envie de prendre un ministère, qui est un ministère casse-gueule ».
Et il ajoute : « On s’aperçoit finalement que la ligne est imposée par l’Élysée et les conseillers du président de la République. Il n’y a pas de réel pouvoir des ministres. Ce sont devenus des super chefs d’administration. Ils ne sont là que pour gérer les décisions du président de la République. Donc finalement quel que soit le casting (…) de ce remaniement, la ligne politique est restée la même et le cap politique reste le même. »
De son côté, André Gattolin, sénateur (LREM) des Hauts-de-Seine, tient à insister sur l’engagement de François de Rugy : « C’est quelqu’un qui a un engagement dans l’écologie de longue date (…) C’est un réaliste. Ce n’est pas quelqu’un qui est (…) dans l’anticapitalisme (…) C’est quelqu’un qui essaie de rendre compatible l’économie libérale (…) et l’écologie. »
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OVPL : débat sur le remaniement ministériel (en intégralité)