Le retour d’un élément de langage longtemps utilisé par le Rassemblement national. Le député du Loiret et porte-parole du RN Thomas Ménagé, invité de la matinale de Public Sénat ce mercredi 11 décembre, estime que la consultation des responsables des partis menée mardi à l’Élysée par Emmanuel Macron en l’absence de la formation dirigée par Jordan Bardella marque « le retour de l’UMPS ». Une expression souvent employée par Marine Le Pen au moment où les socialistes étaient au pouvoir lors de la présidence de François Hollande, avec pour principale opposition la droite traditionnelle.
Au terme de cette rencontre, d’après l’entourage du président de la République, les chefs de partis sont notamment parvenus à la conclusion « à l’unanimité » de « ne plus dépendre du Rassemblement national » pour adopter des textes à l’Assemblée nationale. Pour Thomas Ménagé, cette réunion ne serait donc rien d’autre que la démonstration de l’existence d’un « parti unique qui va du PS jusqu’à Laurent Wauquiez ». « Leur seul combat et leur seul intérêt commun, c’est de combattre le Rassemblement national, a-t-il pointé. (…) Chacun veut sa petite part du gâteau. »
Le RN sera « constructif », promet Thomas Ménagé
Comment le RN compte-t-il se faire entendre ces prochains mois ? Thomas Ménagé promet que les députés du groupe RN entendent mener un travail « constructif » « Quand on a censuré, on l’a fait avec l’objectif d’améliorer le budget pour que le nouveau Premier ministre et son gouvernement entendent nos lignes rouges », en particulier « sur la désindexation des retraites », avance l’élu.
Alors qu’Emmanuel Macron avait indiqué mardi sa volonté de nommer d’ici à jeudi un nouveau Premier ministre, Thomas Ménagé a aussi rappelé les exigences de son parti quant au profil choisi par le président de la République. Le RN censurera ainsi « toute personne qui veut appliquer le programme du Nouveau Front populaire » ou issue « d’Europe Écologie les Verts ou de la France insoumise », a rappelé le député. « Sur d’autres personnalités, on échangera », a-t-il précisé.
Comme lui, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale Marine Le Pen a répété son vœu de se faire davantage entendre auprès de l’exécutif. « Nous souhaitons que les onze millions d’électeurs du Rassemblement national soient respectés et entendus (…) Nous ne demandons pas la Lune », a-t-elle déclaré sur France 2. Le futur locataire de Matignon aura la tâche de discuter « du fond » du projet gouvernemental après sa nomination, selon l’Élysée. « Là, je pense qu’on ne pourra pas faire fi du premier groupe à l’Assemblée nationale au moment des discussions budgétaires », avance Thomas Ménagé.