Retour sur dix dates majeures de la crise des "gilets jaunes" avant l'acte 22 samedi, et dans l'attente des premières annonces du président Macron.
Depuis le début du mouvement, 11 personnes sont mortes, principalement dans des accidents de la route (mais une, à Marseille, est décédée après avoir été blessée chez elle par une grenade lacrymogène). On compte 2.300 blessés parmi les manifestants et 1.500 chez les policiers.
- 17 novembre: ronds-points occupés -
Vêtues d'un gilet fluorescent, 282.000 personnes, selon les chiffres officiels régulièrement contestés, occupent des ronds-points et bloquent des routes.
Le mouvement vise initialement la hausse des taxes sur les carburants, mais Emmanuel Macron et sa politique sociale et fiscale sont rapidement ciblés.
- 1er décembre: Arc de Triomphe vandalisé -
L'acte 3 (136.000 personnes) donne lieu à des violences. A Paris, l'Arc de Triomphe est tagué, ses salles d'exposition pillées et dégradées.
- 10 décembre: mesures sociales -
Après l'annulation pour 2019 de la hausse de fiscalité sur les carburants, décidée le 5 décembre, Emmanuel Macron annonce cinq jours plus tard: 100 euros de plus par mois pour les salariés au Smic, heures supplémentaires "sans impôts ni charges" et nouvelle exemption de hausse de CSG pour certains retraités. Le tout est évalué à 10 milliards d'euros.
- 5 janvier: affrontements -
Après trois samedis de baisse, la participation remonte à 50.000 personnes pour l'acte 8. Des manifestants forcent avec un engin de chantier l'entrée du ministère de Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement.
L'exécutif annonce le 7 février une nouvelle loi "anticasseurs", initiée par LR. Elle est promulguée le 11 avril, après un retoquage de l'article sur les interdictions administratives de manifester par le Conseil constitutionnel.
La polémique enfle face aux blessures causées par les lanceurs de balles de défense (LBD) et grenades de désencerclement utilisés par les forces de l'ordre.
- 15 janvier: grand débat -
Dans l'espoir d'apaiser les esprits, Emmanuel Macron lance un grand débat national le 15 janvier et y participe activement.
Des "gilets jaunes" annoncent le 23 janvier un embryon de liste aux européennes, menée par une aide-soignante, Ingrid Levavasseur. Vivement critiquée par d'autres "GJ", elle renonce le 13 février.
- 5 février: crise avec l'Italie -
La rencontre en France, le 5 février, du vice-président du Conseil italien et chef de file du Mouvement 5 étoiles, Luigi Di Maio, avec le "gilet jaune" Christophe Chalençon provoque un bref rappel par Paris de son ambassadeur en Italie.
- 6 mars: l'ONU intervient -
L'ONU demande le 6 mars à la France "une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force". Peu avant, le Conseil de l'Europe avait déjà appelé la France à "suspendre l'usage du LBD dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre".
- 16 mars: Champs-Élysées saccagés -
Les forces de police devant Le Fouquet's en feu, sur les Champs Elysées, à Paris, le 16 mars 2019
AFP/Archives
L'acte 18 (32.300 manifestants) est marqué par une nouvelle flambée de violences à Paris, aux Champs-Elysées notamment.
L'exécutif annonce une batterie de mesures: interdiction des manifestations dans les quartiers "les plus touchés" en cas de présence d'"ultras", limogeage du préfet de police de Paris, contraventions alourdies.
- 23 mars: charge à Nice -
Le 23 mars, alors que plusieurs lieux emblématiques sont interdits aux manifestants, l'Intérieur recense 40.500 manifestants.
A Nice, Geneviève Legay, 73 ans, est grièvement blessée pendant une charge. Le procureur, dément d'abord tout "contact" physique contre elle de la part des forces de l'ordre, des propos repris par Emmanuel Macron. Puis le magistrat reconnaît qu'elle a été poussée par un policier.
- 8 avril: synthèse -
Le 6 avril, les manifestants ne sont plus qu'environ 22.000 dans les rues, selon l'Intérieur.
Le 8, après la présentation d'une synthèse, le Premier ministre Edouard Philippe évoque "l'immense exaspération fiscale" qui est, selon lui, ressortie du "grand débat national". Emmanuel Macron prendra des décisions et ouvrira des "grands chantiers" dans les jours à venir, précise-t-il.
Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.
Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».
Jeudi, le groupe écologiste du Sénat défendra deux propositions de loi dans le cadre de sa niche parlementaire. Le premier vise à garantir une continuité de revenus pour les artistes auteurs et le deuxième a pour but de garantir plus de transparence pour les riverains des parcelles agricoles exposées aux pesticides.
Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.