La députée Marie Lebec, bon soldat de la Macronie à l’assaut des réseaux sociaux

La députée Marie Lebec, bon soldat de la Macronie à l’assaut des réseaux sociaux

Libérale, ambitieuse et sans complexes, la députée des Yvelines Marie Lebec, jeune pousse et bon soldat En Marche récemment...
Public Sénat

Par Pierre ROCHICCIOLI

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Libérale, ambitieuse et sans complexes, la députée des Yvelines Marie Lebec, jeune pousse et bon soldat En Marche récemment montée au front pour les privatisations, s'est fixé un nouveau challenge: promouvoir son groupe sur les réseaux sociaux.

Après son élection en 2017, c'est une petite phrase lâchée sur LCI où elle disait "penser forcément" à l'Elysée qui l'avait fait connaître. "Avoir de l'ambition n'est pas une tare", justifie-t-elle.

Nommée il y a peu porte-parole des députés LREM pour le numérique, cette femme volubile et gouailleuse de 28 ans aimerait concurrencer l'omniprésent François Ruffin (LFI) sur les réseaux.

"Mais pas question de jouer les Tintin reporter. L'idée, c'est d'associer tous les collègues", glisse l'élue à l'adresse de l'Insoumis qui met en scène sa vie de député.

Depuis la gauche de la gauche, Marie Lebec est perçue comme "un symbole des +marcheurs+ high-tech, une startuppeuse libérale".

Satisfaite d'avoir décroché quelques milliers de vues sur Facebook pour une récente présentation du projet de loi santé, la députée dit vouloir "vulgariser les codes de l'Assemblée, donner aux gens les clefs pour comprendre les débats". Et ce, dans des formats "moins institutionnels" qu'habituellement.

Alors que certains LREM sont enclins au "tweetclash" sur des sujets inflammables comme PMA ou laïcité, elle promeut la discipline et brocarde ceux "qui se font du beurre sur le dos du groupe en ayant des propos déplacés", invitant à "savoir se taire".

Marie Lebec a attrapé le virus de la politique à 14 ans lors d'un meeting de l'ex-député Christian Blanc (app UDF): "il était assez mauvais" mais c'était "une ambiance de folie".

- "Liberté, responsabilité" -

Issue d'un milieu privilégié - père entrepreneur, mère dans l'industrie pharmaceutique - où l'on défendait "liberté et responsabilité individuelle", la jeune femme n'a jamais dérogé aux valeurs de son milieu. Pour ses camarades, raconte-t-elle, ne pas préparer les grandes écoles était mal vu. Elle fera Sciences po Bordeaux et l'université de Cardiff.

La députée répète comme un mantra sa croyance dans les vertus de "l'entreprise, seule source de création de richesses" et dans "la capacité d'un individu à changer le cours de son destin".

Marie Lebec affirme cependant avoir "un peu évolué vers plus de social", après sa découverte dans les Vosges d'une autre France où "un boulanger à mi-temps vit avec 900 euros par mois".

"Comme beaucoup de jeunes macronistes, elle ne s'est pas assez frottée à la réalité du terrain. Il lui manque un peu de vraie vie", juge un député qui l'a côtoyée de près.

Son engagement politique débute par un coup de foudre pour Nicolas Sarkozy. Elle participe à la campagne présidentielle de 2007 et adhère à l'UMP où elle restera neuf ans. Elle devient pourtant l'assistante d'un député socialiste, Christian Franqueville: "Il me m'a pas demandé mes convictions, ce n'était pas Marie-George Buffet".

Elle rejoint En Marche en 2016, séduite par Emmanuel Macron et déçue par la guerre des chefs à droite, au grand dam de ses parents, effrayés de la voir "passer à gauche".

Parallèlement, elle débute le lobbying politique pour le cabinet Euralia, ce qui lui a valu bien des critiques depuis les législatives.

"On peut avoir été lobbyiste et être intègre", défend-elle. Pour éviter tout conflit d'intérêts, elle se déporte des sujets sur lesquels elle a travaillé, ou en lien avec sa famille.

Qu'on la présente comme membre d'une jeune garde dévouée à Emmanuel Macron la flatte. Encore étonnée d'avoir été désignée rapporteure spéciale du projet de loi Pacte sur le sujet sensible des privatisations, elle appelle Bruno Le Maire à "ne pas se planter sur la vente" d'Aéroports de Paris.

"C'est une vrai pro, compétente", qui "m'a bluffée", salue Roland Lescure, président de la commission des Affaires économiques dont elle est membre au palais Bourbon. Mais un vétéran LR la juge "pas au niveau": "je ne vois pas très bien quelle est sa plus-value".

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