Il y a quelques jours, un négociant en Cognac approche la sénatrice : « Il m’avait sollicité en tant que pharmacienne. Il m’a dit : "On a de l’alcool neutre, on pourrait fournir cet alcool gratuitement pour faire des solutions alcoolique". Je connaissais le laboratoire public "Qualyse", qui fait notamment des analyses sanitaires et environnementales, et donc j’ai mis tous ces gens en relation. »
Le stock d’alcool est ainsi envoyé au laboratoire, qui dispose des matières premières manquantes à la fabrication de la préparation sanitaire. Puis la solution revient à la distillerie pour la mise en flacon. Le tout est « donné sur les deux départements de la Charente et Charente-Maritime aux acteurs de santé en priorité, aux soignants, aux médecins de ville, aux maison de retraites... » ajoute la sénatrice avant de se féliciter « c’est très très chouette, je salue cette initiative de l'interprofession du Cognac. »
Une bonne entente entre plusieurs acteurs économiques et de la santé de la région, au « service de l’intérêt général » conclut Corinne Imbert.
Retour à la vie de pharmacienne
Sa vie de pharmacienne, Corinne Imbert l’avait un peu laissée de côté depuis qu’elle était devenue sénatrice, en 2014. Avec la suspension des travaux parlementaires au Sénat, la sénatrice est de retour derrière le comptoir de son officine : « Je n’avais pas oublié cette partie de ma vie : mais effectivement le gros de mes journées était tourné vers le Sénat, là ça s’est inversé. »
L’essentiel de ses journées depuis le début du confinement, elle l’a passé à rassurer les patients inquiets au téléphone : « Il y a plus d’appels que d’habitude » nous confie-t-elle au téléphone. « Les patients ont pris la mesure des choses : les patients viennent moins. Ils ont peur d’aller chez les médecins. »
Corinne Imbert, sénatrice rattachée au groupe LR, passe ainsi « la plus grande partie de [son] temps à l’officine ».
« Le nombre de fois où on a dit qu’il fallait arrêter les coups de rabots » dans le budget de l'hôpital public
Avant de raccrocher, c’est la sénatrice membre de la commission des Affaires sociales qui reprend la parole. Interrogée sur la crise de Covid-19, elle soupire : « Il y aura un avant et un après, inéluctablement. Que ce soient nos habitudes en matière d'hygiène. On voit aussi avec cette crise qu’on a perdu notre indépendance sanitaire : on l’avait dit dans l’hémicycle sur des ruptures de stocks de certains médicaments. Concrètement, on le constate, il faudra en tirer les leçons. (...) Il y a également la question de l'hôpital. Le nombre de fois où on a dit qu’il fallait arrêter les coups de rabots… C’est devenu un équilibre difficile : il faudra redonner des moyens à l'hôpital public. »
Une revendication que la sénatrice pourra porter dans l’hémicycle, quand les séances reprendront. Pour l’heure, le masque sur le visage, elle continue sa vie précédente, derrière le comptoir de sa pharmacie.