La France doit établir des relations diplomatiques avec la Corée du Nord si elle veut être présente dans le débat sur la sécurité de la région, estiment deux députés français dans un rapport d'information sur l'arme nucléaire dans le monde publié mercredi.
"La France doit s'efforcer de faciliter le dialogue entre les puissances nucléaires" notamment "sur les problématiques de sécurité sur la péninsule coréenne", a déclaré le communiste Jean-Paul Lecoq en présentant le rapport, cosigné par le centriste Michel Fanget (Modem).
"Mais il n'est pas de discussion possible sans relations (avec la Corée du Nord), selon nous. Notre pays est (de ce point de vue) dans une situation singulière en Europe", a-t-il ajouté devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
Outre la France, seuls les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud et l’Estonie ne reconnaissent pas la Corée du Nord, souligne le rapport sur "L’arme nucléaire dans le monde, 50 ans après l’adoption du Traité sur la non-prolifération nucléaire".
Pour l’heure, la France n'a qu'un bureau de représentation au sein de l’ambassade allemande à Pyongyang, rappelle-t-il.
Pour "jouer un rôle plus important et bénéfique" dans la région, elle doit développer "une expertise plus grande" de la Corée du Nord - y compris des "linguistes en nord-coréen" - et rétablir "un certain niveau de relations", ce qui "ne vaudrait pas (pour autant) approbation du régime nord-coréen", poursuit le rapport.
Les deux députés préconisent aussi une action "plus volontariste" de la France vers une "dynamique de désarmement" nucléaire.
Elle pourrait "prendre le leadership d’une campagne internationale active en faveur de la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires" et inciter la Corée du Nord à le rejoindre, relève le rapport.
"Nous pourrions faire davantage pour promovoir ce traité que nous avons ratifié, à la différence de six autres puissances nucléaires", a insisté M. Lecoq.