La France a "pris note" vendredi du rappel par le Mali de son ambassadeur à Paris après ses "propos inacceptables" sur le comportement de soldats français dans ce pays du Sahel où l'armée française est fortement impliquée dans la lutte anti-jihadiste.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, a rencontré à Paris son homologue Jean-Yves Le Drian, "quelques jours après les propos inacceptables de l'ambassadeur du Mali en France sur des unités de l'armée française", selon une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
"Nous avons regretté ces propos venant de l'ambassadeur d'un pays allié, où nos armées sont déployées à la demande des autorités maliennes, aux côtés de nos partenaires pour combattre le terrorisme", a déclaré la porte-parole.
"Nous avons pris note de la décision des autorités maliennes de rappeler l'ambassadeur Toumani Djimé Diallo", a-t-elle ajouté.
Elle a estimé que "la visite de M. Tiébilé Dramé (...) marque la volonté commune de nos pays (...) de poursuivre notre coopération étroite en faveur du Sahel, de ses habitants et d'enjeux de sécurité communs".
L'ambassadeur malien en France, qui avait accusé mercredi des soldats français de "débordements" dans les quartiers chauds de Bamako, a été rappelé jeudi dans son pays après avoir provoqué l'ire des autorités françaises.
Lors de sa visite en France, le chef de la diplomatie malienne a également rencontré le président du Sénat Gérard Larcher et le président de la commission des Affaires étrangères et de la défense, Christian Cambon.
Tous deux "ont souhaité obtenir des clarifications, indispensables après les propos tenus par l'ambassadeur du Mali en France", Toumani Djimé Diallo, devant cette commission.
"Dans le cadre de cet échange, le ministre malien des Affaires étrangères a désavoué les propos tenus par son ambassadeur et a indiqué que +le sang des jeunes Français irriguait l’amitié entre la France et le Mali+, a indiqué la présidence du Sénat dans un communiqué.
Le ministre "s'est déclaré prêt à intervenir" devant la commission "pour réaffirmer, sans ambiguïté, l’amitié qui unit le Mali à la France", a précisé la présidence.
Le président du Sénat "a vivement condamné" ces propos "qui reposent sur des contre-vérités et ne servent qu’à alimenter des campagnes de communication contre la France, qui font le jeu des groupes terroristes".
"En combattant les groupes terroristes qui menacent les populations locales, aux côtés des armées des pays du G5 Sahel et au péril de leur vie, les militaires français font honneur à la Nation. Ils assurent aussi notre protection à tous", a déclaré M. Larcher, cité dans le communiqué.
Les militaires français, présents dans la région du Sahel depuis 2013 pour lutter contre les jihadistes, viennent de voir leur nombre passer de 4.500 à 5.100 face à la recrudescence des attaques.